Isolé en mars dernier par les autorités chinoises, ce nouveau virus aviaire réassorti A/H7N9 responsable de complications respiratoires mortelles semble à la fois faiblement transmissible à l’homme et en même temps extrêmement virulent et pathogène. Si quelques petits groupes de cas ont été détectés, presque tous les cas sont survenus sporadiquement, sans liens épidémiologiques évidents. Ainsi, si la transmission interhumaine ne peut être exclue à ce jour, elle est a minima très rare.
Alors que les analyses des prélèvements effectués sur les marchés d’animaux vivants dans plusieurs provinces chinoises et sur les cas humains aboutissent au même virus, l’hypothèse de travail retenue reste celle d’une épidémie zoonotique, avec une faible transmissibilité des oiseaux aux humains, mais provoquant une maladie grave chez la plupart des personnes infectées. Si le nombre de cas humains a diminué au cours des dernières semaines (Voir histogramme ci-contre), l’Europe considère néanmoins aujourd’hui le virus comme une menace réelle en raison de la propension de l’infection à évoluer vers un syndrome de détresse respiratoire aiguë (Sras), du taux de létalité (20%) et des caractéristiques génétiques du virus.
1. Les cas observés représentent la majorité des cas et il n’y aurait que peu de cas bénins,
2. les cas observés ne sont qu’une minorité des cas réels, et il y aurait beaucoup de cas bénins non identifiés (Voir schéma ci-contre).
Quelques cas bénins et même asymptomatiques ont en effet été constatés, en particulier chez des patients plus jeunes. La quasi-absence de cas parmi les contacts des cas signalés, malgré une vaste surveillance de plus de 3.000 contacts, semble en revanche aller à l’encontre du deuxième scénario. Bref, rien n’est encore clair et les autorités sanitaires chinoises, en collaboration avec l’OMS, s’apprêtent à engager de nouvelles enquêtes sérologiques sur les contacts, en utilisant des tests validés.
Déjà des candidats vaccins : Des candidats vaccins basés sur les séquences génétiques du virus A/H7N9 sont en cours de développement dans plusieurs laboratoires collaborateurs de l’OMS. Le principe de production a priori retenu serait des virus obtenus par culture sur œufs puis inactivés. Les souches virales de vaccins candidats développés soit par des chercheurs ou des fabricants seront open-source pour pouvoir être librement partagées par toutes les parties prenantes (autorités sanitaires comme les US National Institutes of Health et laboratoires pharmaceutiques).
Un risque de propagation faible en UE : Enfin, si Le risque de propagation de la maladie vers l’Europe via l’homme dans un avenir proche est toujours considéré comme faible, il est probable qu’il aura finalement cas confirmés en UE ayant contracté l’infection en Chine. S’il est important de reconnaître qu’un premier cas confirmé en laboratoire dans l’UE serait plus un événement majeur de communication –comme pour le premier cas d’infection à NCoV constaté en France-et que cela n’impliquerait pas forcément un changement de niveau de risque, l’Europe se prépare donc à cette éventualité en termes de surveillance, de contrôle de l’infection et de soins cliniques.
Source: ECDC
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