Il y a quelques jours, nous sommes allés à la Cinémathèque, à Paris, pour la fabuleuse exposition Jacques Demy.
C'est la Fée des Lilas qui nous a montré le chemin de l'entrée vers cet univers magique.
Alors bien sûr, on entre et là la féerie est partout, documentée et passionnante.
On suit les traces de Jacques Demy et pas à pas on le découvre enfant, adolescent puis adulte, mu entièrement par cette passion folle : le cinéma.
Depuis sa première caméra et ses rêves de gosse.
La magie opère. Nous ne sommes plus à Paris, mais projetés à Nantes, en plein milieu du Passage Pommeray. On avance dans cette vie de cinéma comme entre deux rêves éveillés, forcément très émus. On y croise, entre ces rues tortueuses reconstruites ici, Jeanne Moreau, Catherine Deneuve et tous les personnages interprétés qui nous ont fait rêver, pleurer et surtout désirer.
L'invitation au voyage est de chaque instant, de chaque détour.
Et les jeux de mots, chers à Demy, sont très présents.
Et puis on avance, ont tourne et à un moment, les enfants comme les adultes sentent l'émotion monter car on on arrive tous devant Un Ruban de rêves.
On s'apprête alors nous aussi à sauter dans ce monde onirique tant adoré et Jacques Demy semble nous tenir par la main pour nous rassurer comme il le faisait ici avec sa fée, Delphine Seyrig, dans Peau d'âne.
Et quelle salle d'exception que celle consacrée à cet immense film. Il y a les robes, refaites pour l'occasion par Rosalie Varda. Couleurs du temps, couleur du soleil, couleur de lune. Les enfants crient "Han, tu as vu les robes de Peau d'âne!!!" et les larmes montent bien qu'on les retienne parce que maintenant c'est l'âge adulte, elle arrivent et on les laisse faire.
Il y a la peau de cet âne bien sûr qui est là, aussi émouvante qu'au premier jour.
Et les mots de Jacques Demy qui font sortir le mouchoir.
Les adultes rêvent aussi à leur aise, car comme disait Camille Taboulay dans sa lettre ouverte aux Cahiers du Cinéma, il nous a appris à rêver. Alors désormais, comme on sait faire, on en abuse. Et on le suit à travers des projets fous.
A travers sa recherche personnelle, celle que l'on mène tous pour comprendre et réinterpréter éternellement sa propre adolescence. Et Nantes, toujours et encore réinventée comme on se réinvente soi-même.
Revoir Violette et François devant Decré avant qu'il ne devienne les Galeries... L'amour comme il ne peut exister qu'à Nantes. Naïf et beau.
Il y avait aussi deux superbes costumes de Parking,
des bobines de pellicules,
des tableaux,
des matelots,
Et surtout des mots, les mots de Jacques Demy : inoubliables.
Merci à Agnès Varda d'avoir permis tout ce bonheur, cette excellence jusque dans le moindre détail. Il est à noter que la boutique dédiée ainsi que la librairie de la Cinémathèque vous proposent le superbe catalogue de l'exposition ainsi que de très nombreux objets (dont la boîte magnet de bonbons coeur Peau d'âne), des cartes, des affiches, des tasses... Vos rêves les plus fous seront donc tous comblés. Pour vous y rendre, c'est facile, la route vous indique le chemin. Alors jusqu'en mai : Tous à la Cinémathèque!
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