Série créé par Bryan Fuller, basé sur le roman Red Dragon de Thomas Harris.
Si vous êtes un peu familier avec la franchise Hannibal et principalement Le Silence des Agneaux, la première adaptation au cinéma avec Anthony Hopkins, vous reconnaitrez sans mal l'hôpital, très bien reconstitué ici et d'une fidélité étonnante au film, à mes yeux sous forme d'hommage plus qu'autre chose. Je trouve cela à la fois étonnant et excitant de découvrir si tôt dans la série ce lieu emblématique où Hannibal viendra un jour ou l'autre à être incarcéré. Sans connaître les films ou les livres, on peut passer à côté de la chose (et certainement être d'avantage surpris lorsque le moment viendra) mais le cas échéant on ne peut être qu'enjoué à cette vision du futur. L'introduction du Dr. Frederick Chilton est également bienvenue, étant un des ennemis principaux de Hannibal dans la suite de son histoire.
La deuxième grosse révélation, c'est celle du Chesapeake Ripper qui n'est bien évidement personne d'autre que notre fameux Hannibal Lecter. J'ai trouvé que la narration autour de cette révélation était relativement habile même si peu surprenante. On découvre petit à petit ce qui se cache derrière Hannibal, et la question n'est pas vraiment de savoir ce qu'il a fait auparavant, mais comment cela va nous être dévoilé. Ici il est fait habilement usage de flashbacks à l'esthétique particulière, en noir et blanc très agréable, revenant sur le passé de Jack Crawford et la traque du Chesapeake Ripper de nombreuses années auparavant. J'ai trouvé l'introduction de Miriam Lass particulièrement intéressante et faisant terriblement écho au personnage de Clarice Sterling dans le Silence des Agneaux. Cela permet de développer encore un peu Jack Crawford après avoir passé un peu de temps avec lui lors de l'épisode précédent. L'ultime révélation, ou plutôt confirmation, a quelque chose d'étrangement plaisant. Non pas qu'on apprécie la mort de la pauvre Lass, mais en assistant à ce meurtre, on a l'impression de faire partie de l'intimité de Hannibal, de connaître un de ses secrets, et c'est une drôle de sensation.
La mise en scène macabre autour du Chesapeake Ripper est assez intéressante tout comme la confusion autour de sa réelle identité. Alors que Gideon clame être le fameux tueur, tout le monde est persuadé que ce n'est pas lui malgré la reproduction fidèle d'une des scènes de crime. J'ai trouvé assez original cette sorte d'inversion, où les enquêteurs essayent de prouver qu'un homme n'est pas le vrai coupable. Une sorte de confusion nait petit à petit, renforcée par les messages de Miriam Lass à Jack. On en vient à un moment à douter de la santé mentale de Jack tellement les pistes se brouillent.
Cet épisode laisse de nouveau de côté Abigail Hobbs mais cela ne m'a pas forcément dérangé. On a assez de choses à se mettre sous la dent. J'ai par contre apprécié le rôle un peu plus important d'Alana et l'interrogation parallèle qu'elle réalise avec Will. Le retour de Freddie Lounds était également bienvenu et j'étais content que le personnage ne reste pas sur la touche trop longtemps. Freddie est étonnante, et on a du mal à la situer sur la fine ligne entre le bien et le mal. Le fait qu'elle soit journaliste laisserait penser qu'elle se bat pour la vérité mais ses méthodes douteuses et ses attaques envers Will lui donnent un côté sombre assez attirant.
Un épisode qui m'a surpris par sa qualité et son histoire passionnante. On a l'impression d'assister à des pièces de puzzle qui se mettent tout doucement en place. A vrai dire, c'est la première fois qu'on voit Hannibal tuer quelqu'un même si c'est quelque chose qui a de nombreuses fois été sous-entendu via les enquêtes ou tout simplement sa sublime cuisine, des plats à la fois esthétiques et malsains à cause de leur cuisinier cannibale. Je trépigne d'impatience en imaginant la suite.