Je me demande si l’on ne se trompe pas sur Thatcher et Schröder.
Selon le camp auquel on appartient, on les juge des vampires ou des combattants
de la liberté. En fait, ils ne sont ni l’un ni l’autre. Les mesures
radicales qu’ils ont voulues devaient, après une période d’ajustement difficile,
profiter à tous. Or, ce n’est pas ce qui s’est passé. Leurs pays se sont
redressés, certes, mais ils demeurent extraordinairement fragiles. Surtout, et
c’est sur quoi, curieusement, on n’insiste pas, la pauvreté qu’ils ont créée à
titre provisoire ne
s’est pas résorbée comme ils s’y attendaient.
C’est parce que Schröder a échoué, et que l’Allemagne continue
à souffrir, qu’elle
n’a pas retrouvé sa générosité d’après guerre. C’est une hypothèse que je
fais.