Oothèque
Bonsound
Montréal – Canada
Note: 7/10
Parfois, la première impression est trompeuse. La maladresse, peut-être ? La hâte? Ou l’appréhension?
Parce que tout le long de la première écoute, je n’entendais que ce que j’avais déjà entendu chez les Peter Peter, Dumas et autres musiciens mélancoliques francophones. Un mélange commun, bien que risqué, occupait l’espace sonore. Erreur?
J’ai mis mes écouteurs. J’ai entendu quelque chose de bien plus intimiste que la première fois. Deuxième écoute pas si mal. S’en sont suivi la troisième, la quatrième, la dixième.
Des pièces totalement éclectiques, où les styles s’entremêlent complètement, entre naturel et synthétique. La batterie très présente, la voix parfois au premier plan, parfois plus « malajubesque », en écho, de la guitare, du clavier.
Difficile donc, d’adorer Malajube même dans les plus sombres recoins et tristes dédales de sa Caverne, et d’apprécier, d’en dissocier Oothèque? Non!
La trame rythmique de quelques pièces (Portrait d’une panthère, Les animaux) m’évoquait un peu Michael Jackson. Drôle de référence subconsciente, j’en conviens. Mais c’est quand même transportant. Le refrain d’un style un peu rétro avec la voix de la choriste et la présence très distincte du clavier sont efficaces.
D’autres pièces, au contraire, rappellent beaucoup La Caverne (FM, Robothérapie, Grizzly), ce qui n’est pas mal non plus. La ressemblance ne dérange pas l’oreille et ne porte pas à confusion. C’est un peu horrifiant, très rock, rempli de guitare et la voix passe en deuxième plan.
Oothèque, ça s’écoute allongé au soleil, une bière à la main. Rien de très langoureux, toutefois. Chaque début de chanson fait sursauter, ramène l’attention, rapplique avec un nouvel essai, un presque nouveau son. Comme chaque fois que commence Ligne ouverte, 8e piste, je pense que mon téléphone sonne. Et Spiegelbild, 7e piste de l’album, choque et déstabilise. Que dit-il? C’est en allemand? Eh bien oui, et même si je ne comprends rien, cette chanson me touche quand même. C’est un peu fou. Et que dire de Lycanthrope. Le refrain reste dans la tête, infaillible.
Mais le cœur des chansons, chaque centre de pièce est un peu trop pop et déroge de ce qu’on ce qu’on s’attend à entendre au début. Il s’agit d’un album autoréalisé pour Mineau, ce qui est tout à son honneur. Mais, tous les instruments semblent avoir été collés les uns aux autres et non joués simultanément. Ça manque de cohésion, et d’uniformité.
Oothèque, c’est une équation musicale, une accumulation de choses rassemblées dans une indie pop électro new wave. Et c’est lancé le 16 mai, O Patro Vys, à 18 h. Pour les plus pressés, c’est disponible dès le 14 mai.