Vous êtes solitaires, quelle que soit la foule alentour, pourvu que vous vous absteniez d'examiner avec trop de curiosité la conduite d'autrui ou de la juger témérairement. Même si votre prochain commet un acte que vous réprouvez, ne le jugez pas, cherchez-lui une excuse. Pardonnez au moins l'intention, si l'acte vous paraît inexcusable. Même si la chose est manifeste, au point de ne pouvoir rester cachée, tâchez de vous raisonner, et dites-vous: la tentation était forte, à quoi m'aurait-elle réduit, si elle avait pris sur moi le même empire?
Bernard de Clairvaux, Sur le Cantique des Cantiques - extrait, dans: Oeuvres mystiques (Seuil, 1951)
image: Le tombeau vide, Israël (www.les-trois-sagesses.org)