Dans un si beau matin du printemps, une fillette de 10 ans recevait sa journée avec une grande joie et prenait plaisir à jouer à coté de chez- elle. Elle sautait comme un papillon blanc dans les champs verdoyants à coté. Insouciante, Wiam abandonna son doux corps au vent tendre qui joua avec sa petite robe, elle était si heureuse de profiter de l'air pur, de la fraîcheur matinale et de la beauté de la nature dans son douar Almrabih à proximité de la ville de Sidi Kacem.
Cependant, tout s'évapore! tout se transforme: une tempête envahit ce petit corps, elle l’emmène dans tous les cotés comme une fleur qui tremble dans l'air. Wiam résiste à ce vent qui devient dur et essaye de dresser son petit corps, de le protéger, de le sauver mais elle ne parvient pas. Cette tempête en plein printemps est étrange! il n'est pas de coutumes à venir secouer le calme de la campagne et des enfants.
Le beau papillon que Wiam avait l'habitude de contempler n'existait plus, tout s'est transformé! c'est un monstre qui sort du champs verdoyant tenant une faucille pour menacer ce petit corps qui ne cédera pas au mal qu'on lui fait. Bien qu'elle soit fragile, elle se bat, se défend avec ses mains et ses cris, elle tend à éloigner ce corps répugnant de toutes ses forces au point de souffrir et d'accepter des coups et encore des coups sur son visage, son cou et ses mains. Mais le choc est fatal! l'innocent corps abandonna le combat et se laissa s'écrouler sur l'herbe dans un bain de sang. Le monstre ainsi se livra à ses fantasmes indécents pour dévorer sans pudeur ce corps mutilé qui devint enfin immobile.
Ce que je décris ce n'est pas scénario ou un film que j'ai vu mais c'est l'histoire réelle et tragique à la fois de la petite Wiam qui a été victime d'une agression sexuelle qui allait lui coûtait la vie. L'agresseur était leur voisin, un père de sept enfants est dans les cinquantaines en plus, il est maintenant sous les verrous après qu'on a essayé de le protéger comme étant un malade mental mais sous la pression de la société civile, la médiatisations et les associations l'affaire a pris une autre tournure.
On est tous concerné par ce fléau qui hante nos quartiers, nos jardins, ce mal est partout, on sent que nos enfants ne sont plus à l'abri, la menace de la pédophilie dans notre pays est inquiétante voire grave. Le doute est partout: le loup-garou peut être dans la rue, dans l’ascenseur, chez l'épicier, à l'école...Le mal peut venir de loin comme de prés, le voisin ou l'ami d’auparavant qui étaient comme un soutien familial sont devenus actuellement une menace camouflée comme fut le cas de Wiam ou du père qui a abusé de ses trois filles et qui fut condamné à 20 ans de prison sans oublier l'histoire de Amina Filali qui s'est donnée la mort après être obligée de se marier avec son violeur.
Si la marche blanche du dimanche 5 mai était preuve d'une grande mobilisation pour dénoncer la pédophilie au Maroc c'est aussi une manifestation pour tirer la sonnette d'alarme pour lutter contre la pénalisation légère des viols d'enfants et notamment pour obtenir la modification de l'article 486 du code pénal qui punit le viol et aggrave la peine pour les mineurs.
L'affaire de Wiam a révélé encore une fois le grand manque dans les zones rurales ni ambulance ni hôpital ni honneur mais par contre le web était si fort que la vidéo de la petite l'a sauvée, le cri de l' association "touche pas à mon enfant" était entendu, la société civile a dit son dernier mot: plus de violence plus de tabou, tous solidaires contre ce crime pour qu'il n'osera plus écraser les fleurs de notre jardin de la vie.