Le SMI regroupe vingt sociétés à très haute capitalisation, représentant plus de 90% de la capitalisation boursière totale de la bourse de Zurich ; ce sont autrement dit les Blue Chips suisses. Dans les tableaux ci-dessous, j’ai rapporté quelques informations sur chaque société qui permettent de juger de leur potentiel en dividendes. Le tableau 1 porte sur plusieurs aspects importants des dividendes, indiquant pour chaque société du SMI :
- le dividende brut versé pour l’année 2012,
- le yield (rendement),
- la croissance moyenne des dividendes sur les cinq dernières années,
- le nombre d’années de versement d’un dividende,
- le nombre d’années au cours desquelles le dividende a été accru et
- le payout ratio (sur les 12 dernier mois).
Les données, toutes datées du 1er mai 2013, sont tirées du site www.ft.com et complétées au besoin par les informations du site www.dividendsranking.com.
Tableau 1. Informations sur les dividendes des sociétés du SMI
Nom
Dividende brut 2012 (CHF)
Yield (%)
Payout ratio (ttm)
DGR 5 ans
Nombre d’années de versement
Nombre d’années de croissance
ABB
0.68
3.23
63.67
11.74
8
6
ACTELION
1.00
1.74
31.71
N/A
3
1
ADECCO
1.80
3.57
72.94
14.87
16
irrégulier
CS GROUP
0.10
0.38a)
6.97
-47.47
17
irrégulier
GEBERIT
6.60
2.92
N/A
-13.83
14
11
GIVAUDAN
36.00
2.99
79.75
14.33
9 (min.)b)
7
HOLCIM
1.15
1.60
60.45
-17.55
26
14
JULIUS BAER
0.60
1.68
43.73
20.00
5
irrégulier
RICHEMONT
0.36
0.63
19.81
-10.50
12
irrégulier
2.05
3.08
62.21
10.94
53
41
NOVARTIS
2.30
3.33
62.46
3.68
16
15
ROCHE
7.35
3.14
66.46
9.83
16
15
SWISSCOM
22.00
5.06
64.96
1.92
15
12
SGS
30.00c)
1.33
79.61
-4.36
9
irrégulier
SWATCH
6.75
1.27
23.48
9.69
10 (min.)
6
SWISS RE
3.50
6.37
67.04
2.79
20
irrégulier
SYNGENTA
9.50
2.41
43.22
37.72
12
9
TRANSOCEAN
0.00
N/A
N/A
N/A
1
0
UBS
0.15
0.95
?
N/A
11
irrégulier
ZURICH
17.00
6.58
70.36
4.41
13
7
Note : DGR = Dividend growth rate, soit le taux moyen de croissance du dividende sur les cinq dernières années. a) En plus du dividende, un certain nombre de titre est distribuée aux actionnaires. b) données non-disponibles sur le site de l’entreprise (tirées de www.dividendsranking.com). c) En plus du dividende, un bonus de 28 CHF est versé. N/A = informations non disponiblesToutes les sociétés versent un dividende sur leur chiffre d’affaire de l’exercice 2012, à l’exception de Transocean. Cette société n’a versé un dividende que lors de l’année 2012 et n’en versera pas en 2013, il s’agit par conséquent d’un candidat à éliminer. Sept sociétés versent des dividendes de manière fortement irrégulière, soit un montant très variable d’une année à la suivante. Cette imprévisibilité doit être considérée par l’investisseur en dividendes. Actelion, société entrée en bourse en 2000, n’en est qu’à ses débuts dans le versement d’un dividende, sa politique en la matière reste donc à définir.
A l’inverse, onze sociétés pourraient se prévaloir du titre de verseur de dividende fiable. Parmi ces sociétés, celle qui paraît au premier abord la plus impressionnante est Nestlé qui distribue une portion de ses bénéfices depuis 53 ans, dont 41 augmentations du montant du dividende. En contraste, ABB verse un dividende depuis « seulement » 8 ans et l’a augmenté à six reprises.
Les yields (rendements) les plus alléchants (> 5%) sont offerts par Swisscom, Swiss Re et Zürich. Les payouts ratios sont raisonnables, seules quatre sociétés ayant un ratio supérieur à 70%. En ce qui concerne la croissance moyenne du dividende sur les cinq dernières années, nous observons que certaines sociétés telles Syngenta, Julius Baër, Adecco et Givaudan sont dans une dynamique de croissance du dividende. Quatre société offrent un dividende qui n’a pratiquement pas cru (Zürich, Novartis, Swisscom et Swiss Re) alors que le dividende offert par d’autres a carrément décru (CS group, Geberit, Holcim, Richemont et SGS).
En conclusion, les informations relatives aux dividendes des titres du SMI indiquent que plus de la moitié des titres pourraient s’avérer intéressants quant aux dividendes qu’ils versent. Au contraire, Actelion, CS group, Holcim, Richemont, SGS, Transocean et UBS sont à mon avis inintéressants en termes de dividendes.
Maintenant que certaines sociétés ont été identifiées comme intéressantes pour l’investisseur en dividendes, encore faut-il déterminer si elles constituent des opportunités d’achat. Le tableau 2 indique, pour chacune des treize sociétés retenues, leur valeur (P/E ttm ratio, soit le ratio du prix/bénéfice pour les 12 derniers mois), leur valeur historique (P/E ratio moyen sur les dix dernières années) et la variabilité de leur cours (Beta).
Tableau 2. Informations relatives à la société
Nom
Secteur
Capitalisation (Milliards)
Beta
P/E
P/E moyen 10 ans
ABB LTD Electronic Instr. & Controls
49
1.45
19.25
22.53
ADECCO Business Services
6
1.38
20.32
15.70
GEBERIT Fabricated Plastic & Rubber
9
1.00
22.11
N/A
GIVAUDAN Chemical Manufacturing
9
0.81
26.67
19.58
JULIUS BAER Regional Banks
8
1.55
25.23
N/A
NESTLE Beverages (Nonalcoholic)
214
0.61
20.00
16.77
NOVARTIS Major Drugs
187
0.75
18.97
15.99
ROCHE Major Drugs
163
0.85
20.84
18.66
SWISSCOM Communications Services
10
0.24
12.92
11.73
SWATCH Jewelry & Silverware
16
1.30
17.96
19.27
SWISS RE Insurance
25
2.28
6.94
N/A
SYNGENTA Chemical Manufacturing
37
0.46
20.85
19.05
ZURICH Insurance
38
1.38
10.52
9.18
Note : N/A = informations non disponiblesSelon les ratio P/E ainsi que la comparaison avec leur moyenne ces dix dernières années, les titres de ABB, Roche, Swatch, Swisscom, Syngenta et Zürich sont à des prix abordables. Autrement dit, leur P/E ratio actuel est inférieur ou proche de leur P/E historique. Au contraire, Adecco, Givaudan, Nestlé et Novartis semblent des sociétés surévaluées si l’on s’en croit leur P/E actuel supérieur au P/E historique.
Pour l’investisseur qui cherche une faible volatilité (Beta), les titres de Roche, Swisscom, Syngenta et Zürich semblent les meilleures options actuelles parmi le SMI. A noter que Swiss Re offre un dividende élevé, celui-ci étant toutefois augmenté de manière irrégulière et faible. Le titre est également le plus volatile du SMI.
Les titres du SMI offrent en conclusion certaines opportunités, chaque titre présente toutefois certaines faiblesses qu’il est important de considérer. Soulignons que d’autres sociétés suisses, non-incluses dans le SMI mériteraient d’être également analysées
Jean-Louis