Aujourd’hui sort sur nos écrans Sous Surveillance, le neuvième film de Robert Redford en tant que réalisateur dans lequel il joue au côté de Shia LaBeouf, Susan Sarandon, Stanley Tucci, Nick Nolte, Anna Kendrick, Terrence Howard ou encore Brit Marling. Quant à l’histoire, elle s’intéresse aux Weathermen, un groupe de militants radicaux ayant commis de nombreux attentats aux États-Unis à partir de 1969 pour protester contre la guerre du Vietnam. La plupart de ses membres furent emprisonnés, mais quelques-uns disparurent sans laisser de trace… Jusqu’à aujourd’hui.
Cinq ans après l’excellent Lions et Agneaux, Robert Redford reste donc dans le récit historique et politique en réunissant pour l’occasion un casting assez impressionnant composé de plusieurs grands noms du cinéma et de quelques valeurs montantes. Malheureusement, la sauce ne prend pas et le film peine vraiment à captiver. La faute à un manque cruel de rythme et à l’incapacité du réalisateur à insuffler la moindre once de tension et de nervosité à l’histoire quand cela s’avère nécessaire. En témoigne d’ailleurs les quelques scènes de chasse à l’homme, absolument pas haletantes, dans lesquelles Robert Redford est tellement rapide qu’il semble simplement faire son petit footing hebdomadaire. Tout est désespérément mou et la bande originale, aussi belle soit-elle, ne fait pas exception dans la mesure où elle parvient même parfois à ralentir encore davantage le rythme déjà très lent du film. Quant à la mise en scène, le constat est relativement similaire puisque de par son extrême classicisme, elle ne parvient pas non plus à donner l’énergie nécessaire au long-métrage pour décoller.
Ensuite, sur le fond, le film peine également à convaincre car le sujet n’est pas complètement traité. En effet, après une ouverture efficace sur les événements survenus en 1969, l’histoire reprend directement à notre époque. Et entre les deux, on a un peu l’impression qu’il ne s’est rien passé alors qu’il y avait à mon sens pas mal de choses à dire. En outre, l’histoire est parfois un peu invraisemblable. Effectivement, j’ai vraiment du mal à croire qu’à l’heure actuelle, un petit journaliste local muni de son calepin et de son dictaphone puisse avoir plus d’informations que le FBI. C’était peut-être possible il y a 30 ou 40 ans mais ça me semble totalement impensable aujourd’hui. Et puis Robert Redford en papa d’une fillette de 11 ans à bientôt 77 ans, c’est quand même tout sauf crédible. Pour autant, le film n’est pas entièrement raté puisque Shia LaBeouf est plutôt convaincant dans la peau du journaliste chargé de découvrir la vérité. Il confirme avec ce personnage tout le potentiel qu’il avait laissé transparaître dans certains de ses rôles précédents. Ensuite, malgré son rythme laborieux, le récit dispose tout de même de suffisamment de rebondissements pour donner envie d’aller jusqu’au bout.
Bref, tout cela pour dire en finalité que ce qui aurait pu être un thriller de haute volée au vu du casting et du sujet n’est en fait qu’un film académique bien trop monotone. Dommage !