La révolte de ces Cristeros mexicains dont le cri de guerre était Viva Cristo Rey ! (« Vive Christ Roi ! ») a duré de 1926 à 1929. La constitution mexicaine issue de la révolution de 1910-17 interdisait à l’Église catholique de gérer des écoles primaires et de dispenser des cours de catéchisme. Elle délégalisait tous les ordres religieux et interdisait toute cérémonie en dehors des édifices religieux. Elle a également imposé la nationalisation de tous les biens de l’Église. En 1934, elle a encore été amendée pour imposer dans les écoles une éducation socialiste libre de toute référence à la religion.
Un groupe de Cristeros
Après une période d’opposition démocratique et pacifique, avec notamment une pétition en faveur d’une réforme de la constitution qui a réuni deux millions de signature mais qui a été traitée par le mépris, puis le refus par les catholiques de payer leurs impôts et le boycott des produits et services gérés par l’État, et devant la violence croissante des répressions, les catholiques mexicains ont fini par prendre les armes. La révolte s’est rapidement étendue à l’ensemble du pays et le gouvernement mexicain a réagi par l’assassinat de nombreux prêtres et par des exécutions publiques d’opposants.
À signaler un magnifique film sur les Cristeros – que vous ne verrez pas en France…
Trouvé sur le Forum catholique, un extrait de l’exceptionnel ouvrage de Keraly sur les Cristeros. J’y retrouve une citation de l’un d’entre eux, fusillé au mois d’avril 1927.
« La Révolution a refermé sur nous ses deux énormes poings pour comprimer les bouches, serrer les gorges, et parvenir à l’étranglement. Dans ce suprême effort pour arracher le Christ de nos entrailles, Lui qui reste le seul oxygène possible de notre vie spirituelle, sur tous les corps, dans toutes les âmes, et jusqu’aux plus indifférentes, surgissent les signes caractéristiques d’une véritable asphyxie.
Et ce peuple éreinté par les farces électorales, aujourd’hui, dans le sursaut de la dernière chance, se dresse comme un seul homme sur les cendres de sa désillusion pour la démocratie des votes, il se jette avec une confiance aveugle dans les bras de la démocratie des martyrs. Désormais nous ne voterons plus avec des morceaux de papiers frappés du mensonge municipal. Desormais nous voterons avec nos vies. »
( Anacleto Gonzales Flores, el plebiscito de los martires)