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Entre printemps des cons et coup de balai, Hollande est seul

Publié le 08 mai 2013 par Juan
Une UMP obnubilée par les "cons", des médias tétanisés par l'anniversaire, des alliés ou ministres préoccupés par la suite ou le remaniement, Nicolas Sarkozy qui joue au Parrain des Coulisses... c'était le second jour de la seconde année de la Présidence Hollande.
Les cons, ça ose tout
"Les cons du Mur des cons, c'est nous. C'est vous" Quelques mots de Jean-François Copé lundi soir ont provoqué l'hilarité ou la consternation un peu partout. Car le Copé voulait insister sur la fracture prétendue immense qui existait entre le "bon" peuple et "l'élite", en l'occurrence des juges, forcément alliés des médias que l'on jugeait complaisant. Et Copé, l'ancien avocat d'affaires, de menacer:
"Il y aura bientôt un printemps des cons !"
Oh mon dieu... Après le "coup de balai" de la manifestation du 5 mai de l'opposition de gauche, voici le "printemps des cons"... "Je suppose que cela fait référence au printemps arabe" a osé expliquer Henri Guaino, mardi 7 mai au Grand Journal de CANAL+.
Quel pays ... L'UMP n'a pas digéré la révélation de l'existence d'un Mur des Cons dans un local du Syndicat de la Magistrature. Le clan sarkozyste lâche l'ancien vizir du Monarque, Claude Guéant, pris dans la nasse de ses primes en liquide du temps de son passage au ministère de l'intérieur avant 2007. Ce 8 mai, le Canard Enchaîné livre une autre révélation, un coup de face, une note interne publiée par un directeur de cabinet du ministre de l'intérieur dénommé Claude Guéant qui interdisait d'utiliser les frais de police pour verser des primes en espèces aux forces de l'ordre. Imaginait-on que le directeur de cabinet lui-même enfreindre cette règle ? Non bien sûr. D'où venaient donc ces espèces dont la trace fut trouvée chez Guéant lors des perquisitions ? 
La Garde des Sceaux présente la création du parquet financier national. Depuis 2004, le pays compte des Juridictions inter-régionales spécialisées (JIRS). Des magistrats sont sceptiques, paraît-il. Cette mesure, une de plus dans la mise à niveau du pays aux nécessités démocratiques, heurte bizarrement. A croire qu'il valait mieux le statu-quo.
Hollande est bien seul.
Outre son opposition de gauche, ses alliés écologistes ont des états d'âme. Les images de son séminaire à l'Elysée, dans le salon Murat, il souriait quand les caméras immortalisaient un instant d'anniversaire inédit d'une première année à l'Elysée.
Les sondages sont donc mauvais, si mauvais que l'on comprend combien le président est seul. Ses ministres sont bien là, mais que représentent-ils face à la fronde, la grogne, le doute ? Ils tracent leur chemin. L'an II du quinquennat se poursuit "contre le chômage", "pour la jeunesse", et la "préparation de l'avenir". Certains, tels Manuel Valls, pensent être suffisamment indispensables pour multiplier les prises de paroles, comme ce 6 mai. Valls était sur les ondes contre Mélenchon, funeste confrontation sans contact. On se disputait les chiffres de la manifestation de la veille.
Dans une interview à Paris Match, ce 8 mai, François Hollande répond qu'un remaniement interviendra le moment venu. La courte séquence occupe les journalistes plus qu'il n'en faut. Elle durera certainement bien au-delà du weekend.
"Qu’ai-je fait depuis un an? J’ai convaincu nos partenaires européens de donner plus d’importance à la croissance, j’ai engagé le pacte de compétitivité, j’ai réformé le marché du travail grâce à l’accord entre les partenaires sociaux, j’ai imposé la transparence avec la publication des patrimoines par les ministres eux-mêmes, j’ai retiré, comme je l’avais promis, les forces d'Afghanistan avant le terme fixé, j’ai décidé d’intervenir au Mali, non seulement pour sauver un pays ami mais aussi toute l’Afrique de l’Ouest."
Le corps dirigeant du parti socialiste ne sent pas suffisamment le danger. Sinon, il agirait autrement. Hollande prend la foudre seul et comme un grand. Il l'a prend pour les autres. Ces élus socialistes, après une dizaine d'années d'opposition parlementaire, sont souvent maires, conseillers généraux ou régionaux. L'abrogation du cumul du mandat, un vent d'air frais pour la démocratie française, n'interviendra qu'en 2017. D'ici là, il faudrait que ces élus connaissent eux-aussi la défaite pour réagir en conséquence.
Hollande est seul.
Sarkozy, king of Vegas
Nicolas Sarkozy s'est permis quelques commentaires. L'homme se fiche d'être membre d'un Conseil constitutionnel qui exige la neutralité. Giscard, Chirac ou Debré avait une autre éthique. Cette fois-ci, nous rapporte le Parisien toujours informé aux meilleures sources, Sarkozy a qualifié Hollande "franchement nul", fustigé son "manque d'autorité". Il serait même inquiet, on sourit à l'expression:  "Le pouvoir socialiste est en train de s'effondrer sur lui-même. Je suis extrêmement inquiet" a confié l'ancien président à ses proches.
En confiant ces commentaires, Nicolas Sarkozy s'envolait pour l'une de ses conférences rémunérées, à Las Vegas. Cela ne s'invente pas.
Il parle à l'édition annuelle de la conférence SALT.  Il sera aux côtés de l'ineffable George Papandreou, l'ancien premier ministre grec, John Paulson, l'un des plus gros spéculateurs de subprimes de l'avant-krach de 2008, mais aussi Al Pacino et Oliver Stone. Quel entourage !
"Je vais peut-être être obligé de revenir."
Oui, reviens.
On t'attend.

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