Dans tous vos romans, on trouve ce qu'on appelle chez Françoise Sagan une «petite musique» bien particulière. C'est la vôtre, bien entendu, mais tout aussi reconnaissable. En êtes-vous conscient? On n'a malheureusement qu'un registre à sa disposition. C'est comme dans la vie: on ne peut pas changer de voix, ni de couleur d'yeux. Evidemment, on est un peu condamné à écrire toujours la même chose. Mais il faut essayer d'approfondir. Cela donne une impression de monotonie, pas de monotonie, non, mais pas de registre, toujours le même, et on parle de musique, ou de petite musique... Il n'y a pas que l'écriture, il y a aussi un univers de personnages marginaux dans un monde parfois étrange. Comment avez-vous construit ce monde? C'est difficile à dire. Ça tient peut-être à des choses qui m'ont frappées dans l'enfance. Les choses vous marquent, dans cette période, et tout cela transparaît ensuite dans les livres de nombreux romanciers. Quand j'ai commencé à écrire, la période de l'occupation frappait particulièrement, parce que je fais partie de ces gens qui sont nés juste... Après? Juste après, et j'ai toujours eu l'impression d'être un produit de cette époque. S'il n'y avait pas eu, à Paris, cette période un peu bizarre, mes parents ne se seraient jamais rencontrés. Les romanciers sont des gens qui, sans s'en rendre compte, sont très liés à l'air du temps, à la sensibilité du temps. Vos personnages ont aussi la particularité d'être situés en marge de la société, même physiquement: il y a eu Les Boulevards de ceinture, et dans Voyage de noces, votre dernier roman, le personnage principal fuit vers la périphérie...
Dans tous vos romans, on trouve ce qu'on appelle chez Françoise Sagan une «petite musique» bien particulière. C'est la vôtre, bien entendu, mais tout aussi reconnaissable. En êtes-vous conscient? On n'a malheureusement qu'un registre à sa disposition. C'est comme dans la vie: on ne peut pas changer de voix, ni de couleur d'yeux. Evidemment, on est un peu condamné à écrire toujours la même chose. Mais il faut essayer d'approfondir. Cela donne une impression de monotonie, pas de monotonie, non, mais pas de registre, toujours le même, et on parle de musique, ou de petite musique... Il n'y a pas que l'écriture, il y a aussi un univers de personnages marginaux dans un monde parfois étrange. Comment avez-vous construit ce monde? C'est difficile à dire. Ça tient peut-être à des choses qui m'ont frappées dans l'enfance. Les choses vous marquent, dans cette période, et tout cela transparaît ensuite dans les livres de nombreux romanciers. Quand j'ai commencé à écrire, la période de l'occupation frappait particulièrement, parce que je fais partie de ces gens qui sont nés juste... Après? Juste après, et j'ai toujours eu l'impression d'être un produit de cette époque. S'il n'y avait pas eu, à Paris, cette période un peu bizarre, mes parents ne se seraient jamais rencontrés. Les romanciers sont des gens qui, sans s'en rendre compte, sont très liés à l'air du temps, à la sensibilité du temps. Vos personnages ont aussi la particularité d'être situés en marge de la société, même physiquement: il y a eu Les Boulevards de ceinture, et dans Voyage de noces, votre dernier roman, le personnage principal fuit vers la périphérie...