Ce soir-là, j’avais décidé de ne rien écrire. La semaine a été longue et difficile malgré ce jour férié. Trop de sommeil en retard, d’articles à écrire pendant la nuit, de lettre de motivation aussi. Alors, ce vendredi soir, pour conclure ma semaine j’avais décidé de ne rien faire d’autre qu’écouter. L’appareil photo est resté à la maison. Les costumes de blogueuse et de journaliste aussi. Ce soir, il n’y a pas de Swann la blogueuse, ni de Sabine la journaliste. Il y a qu’une fan de musique et des copines venues rêver sur une péniche. Celui qui nous a fait venir en masse. C’est Gaël Faure, un ardéchois exilé en Belgique, de passage à Paris, invité par un festival franco-québécois pour chanter ses chansons qui parlent de Sibérie ou encore d’Islande. Tu suis ?
Un dépaysement assuré, multiplié par le fait que le concert de ce soir se déroule sur un bateau. Les flots qui tapent sur la coque de la péniche, ça tangue doucement, on peut se le dire c’est comme si on partait pour de vrai. Entre nous, je n’aime pas l’eau, j’ai peur des bateaux, mais ce soir j’essaie d’oublier ces petits détails. Le concert de ce soir en vaut la peine.
Il y a une chose qu’il faut savoir à propos de Gaël Faure : il ne donne jamais deux concerts identiques. Jamais. Parfois il chante seul avec une guitare sèche. D’autre fois c’est en duo. Cette fois c’est à trois. Gaël est accompagné des géniaux Emiliano Turi et Vincent Brulin. Un trio gagnant, plaisant à voir mais surtout à entendre. L’alchimie entre eux est parfaite. Une nouvelle fête son arrivée dans le set : la guitare électrique qui fait son apparition, donnant une autre dimension aux chansons, moins folk mais toujours aussi jolies. Nouvelle formule, nouveaux arrangements, nouveaux habillages. Plus de reliefs, assurément. On prend les mêmes chansons mais on les chante différemment : Gaël ose même le ton parlé sur « Sibérie », forçant à prêter davantage au texte. « Tu me suivras », elle, fait encore mouche sur le bateau. C’est un tube potentiel. Mais on le savait déjà.
Ce soir-là, j’avais décidé de ne rien écrire. Mais le set a été si bon, la surprise si agréable qu’il fallait que j’en parle (entre nous, j’ai même versé quelques larmes). De manière générale, je suis assez réticente au changement. Mais pas cette fois. Parce que l’essence est là, parce que l’univers de Gael Faure demeure inchangé, parce que tout est parfaitement dosé. Il serait vraiment idiot de passer à côté de ce garçon. Il sera à la Flèche d’Or le 22 mai pour la soirée Don’t Believe The Hype… Ne manque pas cette date.
Copyright photo : Hélène P.
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