Editions Sonatine20 euros350 pages
Présentation de l'éditeur:
Une soixantaine d'étudiants, un motel grand luxe dans les plaines de l'Utah : tout est prêt pour un séminaire littéraire de rêve. Et puis, au soir du premier jour, un homme arrive, coiffé d'un casque de moto, et sort un fusil à pompe de son sac. Le rêve tourne au cauchemar. Terrifiée, rendue à moitié sourde par les détonations, une jeune fille trouve refuge dans une chambre où se terre déjà Karen, sa conseillère d'éducation.
À voix basse, les deux femmes engagent la conversation. Karen en est sûre : elle connaît le tueur. Obèse, mélancolique, Donald traîne son spleen existentiel en attendant la retraite. Il aurait voulu être indien ; il n'est que chef de la police. Ce soir-là, un mail arrive au poste. Prise au coeur d'une fusillade dans un motel de Moab, une employée appelle au secours. Dans le miroir des toilettes, l'homme en larmes, effaré, contemple son reflet.
Ce motel-là, songe-t-il. Précisément aujourd'hui. Il s'appelle Troy, mais les noms n'ont plus d'importance. La fin du monde approche. Oh, il ne la craint pas. Le Feu du Ciel, il le sait, l'épargnera. En attendant, Troy s'arrête dans des diners, Troy parle à des gens, Troy baise, médite, et serre les poings. Dans sa tête : la rumeur grandissante d'avant l'apocalypse. Dans son sac de hockey : un fusil à pompe calibre 12.
Trois voix, trois personnages, trois destins irrémédiablement liés, sur les terres tragiques du rêve américain et de l'illusion mortelle.
L'avis de Phooka:
Quel drôle de thriller que ce Ta mort sera le mienne. Enfin drôle n'est pas franchement le terme approprié. En fait, c'est même le moins approprié possible, car ce roman est tout sauf drôle justement.
Un massacre dans un motel américain, proche de Moab. Des dizaines de jeunes étudiants abattus sans la moindre échappatoire possible.
Trois personnages principaux:Troy le motard, celui qui tue sans la moinde hésitation.Karen, la conseillère d'orientatin, refugiée dans sa chambre de motel et qui n'en bouge pas. Donald, le policier de Grand Junction, il est devenu tellement obèse qu'il arrive à peine à se glisser derrière le volant de sa voiture.Ces trois là sont liés de façon très étrange et le lecteur va les suivre et voir à travers leurs yeux les évènements qui se déroulent.Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue pour ne pas en dévoiler trop et risquer ainsi de gâcher le suspense. Sachez seulement que vous ne sortirez pas indemne de ce voyage dans les profondeurs de l'âme humaine.Je ne connaissais pas encore Fabrice Colin sous son habit d'écrivain de thriller, je l'avais lu uniquement en fantasy et en jeunesse jusqu'à ce jour et avouons-le sans détour, il m'a vraiment soufflée. Sa maîtrise du sujet est telle qu'on pourrait croire qu'il y était vraiment. On se demande comment Fabrice Colin a pu retranscrire avec autant de réalisme la vie dans cette "secte", comment il a pu aussi nous faire entrer dans la tête des différents protagonistes avec une telle humanité. On ne peut s'empêcher de penser à la masse de recherches et d'informations rassemblée par l'auteur pour écrire un tel livre (à moins qu'il n'ait été lui même présent sur cette île étrange et dans ce motel près de Moab ? :))Oui il m'a conquise, et pourtant ...Pourtant ce thriller n'est pas exempt de défauts.Il est si tortueux que parfois il en devient opaque. Cette vision de la même histoire (ou presque) par le biais de trois héros totalement différents est à la fois fascinante et confuse. Fascinante parce que l'auteur arrive à nous placer dans la tête des trois protagonistes avec tout ce que ça comporte de questionnements et de vision partiale des évènements. Le lecteur a vraiment l'impression de vampiriser ces différentes personnalités et c'est parfois dérangeant. Etre dans la peau d'un meutrier dérangé, ça n'est pas facile ...Confuse parce que les modes de pensées de ces trois là sont si embrouillés et délirants que s'ils reflètent bien leurs personnalités , ils ont parfois tendance à perdre le lecteur. C'est d'ailleurs une vraie prouesse de la part de l'auteur de si bien retranscrire les états d'âmes des trois personnages.Personnellement je me suis sentie souvent "mal" pendant ma lecture. Non pas parce que je n'y croyais pas, mais bien au contraire parce que je "marchais" à fond. Et c'est un sentiment extrèmement dérangeant, cet espèce de voyeurisme en étant à la place du narrateur. On lit les différents points de vue comme un étalage des états d'âmes profonds de chacun, une sorte de confession sans tabous vraiment perturbante. Une sacrée trouvaille de la part de l'auteur en tout cas.Je ressors de cette lecture avec un sentiment un peu mitigé. Le roman est excellent, incroyablement réaliste et franchement bluffant. A tel point que j'en étais parfois mal à l'aise et toute la trame de fond basée sur une sorte de secte (je ne veux pas en dire plus pour ne pas spoiler) a provoqué des sentiments très confus pour ma part. Sans doute l'auteur à réussi à me plonger dans le récit au delà de ses espérances, mais du coup je n'arrive pas à faire de ce thriller le coup de coeur qu'il aurait du être. En tout cas, Ta mort sera la mienne est un livre fort, poignant et sombre qui emporte le lecteur loin de ses petites pensées tranquilles ...Il m'est du coup très difficile de parler de ce livre, la seule chose que je pourrais vous conseiller c'est simplement de le lire et vous ne l'oublierez pas de sitôt, croyez-moi !Une très belle chronique chez Kamana