Par rapport à quel objectif analyser et projeter cette force ? Là encore, le nôtre. Les commentateurs officiels nous évaluent en points de notoriété, de popularité, en maroquins ministériels. Notre baromètre n’est aucun de ceux-là. C’est l’avancement du processus de révolution citoyenne. Les journalistes qui se demandent ce que nous attendons de Hollande ne nous comprennent pas. Nous n’en attendons rien ! Nous construisons un rapport de forces pour révolutionner ce pays. L’enjeu du 5 mai est d’abord le sentiment de force donné à tous ceux qui « en étaient » comme à ceux qui auraient tant voulu en être et ne dépendent pas des canaux officiels d’information pour savoir ce qui s’y est passé. Que ceux qui nous traitent de populistes croient un instant à leurs propres écrits. Ces moutons de Panurge ignorants en trouveront le sens dans le dictionnaire. Les populistes sont ceux qui fondent leur stratégie politique sur l’appel au peuple. C’est ce que nous faisons. La révolution citoyenne repose sur l’implication des citoyens. Bien sûr elle passera par les urnes. Celles-ci sont centrales… dans le processus qui les intègre. C’est-à-dire que la révolution citoyenne ne se résume pas à un vote. L’élection en est une étape, parce qu’elle révèle et accélère à la fois la prise de conscience sans laquelle il n’y a pas de prise de pouvoir. Ce moment viendra donc l’an prochain dans les municipales et surtout dans les européennes. Mais d’ici là la révolution citoyenne continue de s’approfondir. Après le 5 mai, il y a tant de rendez-vous au cours desquels construire la force de résistance et d’alternative. L’accord Made in MEDEF qui rétablit les accords compétitivité emploi de Sarkozy (pour le candidat Hollande ceux-ci représentaient le « démantèlement du droit du travail ») arrive au vote le 14 mai. L’amnistie sociale le 16. Des députés PS désobéiront au diktat hollandais. Combien ? Une majorité ? Cela dépend de nous. Viendront ensuite la loi Fioraso sur l’enseignement supérieur et, gros morceau, les premières tranches de l’acte III de la décentralisation. Puis le sommet social, conçu comme un nouveau traquenard chargé d’avaliser l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites. Avant d’aborder la discussion d’un budget marqué par un nouveau tour de vis austéritaire. Dans tous ces rendez-vous le pouvoir solférienien est isolé. Les satisfecits du MEDEF ne valent pas soutien populaire. Si le peuple sait résister il saura donc vaincre.
François Delapierre