« Les fêlures laissent entrer la lumière »
Qui a lu les trois premiers thrillers de Johan Theorin pourrait s’attendre à retrouver cette atmosphère si particulière à l’île d’Oland, aussi mystérieuse que poétique, dans son dernier roman, Froid mortel. Mais l’auteur surprend son lecteur en se renouvellant et en substistuant le monde médical, celui de l’hôpital psychiatrique et de la folie, à l’univers insulaire.
Jan Hauger est un jeune professeur des écoles un peu torturé. Fan de la chanteuse Alice Rami, à la courte carrière, il tente de se rapprocher d’elle par tous les moyens. Un jour, il entend qu’elle est enfermée dans l’hôpital psychiatrique du coin. La chance lui sourit lorsqu »il voit une annonce du directeur de l’hôpital Sainte Barbe, Sainte -Barge pour certains, offrant un poste d’enseignant pour les enfants des patients internés, permettant ainsi aux malades de pouvoir conserver un lien avec la réalité et aux enfants de ne pas avoir le sentiment d’être complètement abandonnés par leurs parents.
Même si quelques autres lieux sont évoqués (principalement grâce aux retours en arrière qui nous ramènent au moment où Jan a « basculé », lors d’un de ses premiers emplois), le roman est construit sur le principe du huis-clos, notamment par le thème de l’enfermement. L’asile abrite des hommes dangereux et leur proximité avec les enfants est d’autant plus problématique.
Bien que l’on ne retrouve pas le rythme des précédents romans, ce thriller est assez bien mené, en particulier dans les dernières dizaines de pages. Le personnage de Jan, complexe et toujours sur la corde raide, joue avec les attentes des lecteurs et offre finalement une réflexion intéressante sur le statut du personnage.
Ce livre rejoint donc ma collection de textes illustrant la thématique de la folie en littérature. Même s’il n’égale pas les autres thrillers de l’auteur, il a eu le mérite de me distraire de mes lectures d’agreg !
Johan Theorin, Froid mortel, Albin Michel