Hanni el Khatib – Head in the Dirt

Publié le 06 mai 2013 par Wtfru @romain_wtfru

(Because)

_

Débarqué de nulle part (enfin si, de Los Angeles, mais c’est pour l’expression) en 2011 avec le violemment excellent Will the Guns Come Out qui a su plaire à la critique, Hanni el Khatib revient à la charge avec ce second album prévu pour installer définitivement l’américano-palestinien sur la carte du rock garage.
Et histoire de bien marquer le coup, il s’est entouré d’un maitre en la matière en la personne de Dan Auerbach de The Black Keys qui supervise et produit tout le disque. Niveau crédibilité, on est déjà haut pour le coup.

Si son premier disque avait tant marqué, c’était avant tout par son côté foutraque, bordélique et mal masterisé. Le truc bien hype en ce moment quoi. Une batterie, une guitare, des cris, du gras, et en avant Guinguamp. Tout ça c’est fini ou presque.
Désormais, Hanni le rebelle a un band qui l’accompagne du studio à la scène (avec Dan par moment ou même le batteur des Raconteurs). En ressort un son plus « propre », plus travaillé, plus pro voire même plus pop comme sur le premier single, Penny.
Mais attention, ne pas croire que le mec a troqué ses tatouages et son pento pour un pull Ralph Lauren et des mocassins. Son éventail est certes plus large mais reste tout de même bien décoiffant.
L’album va à mille à l’heure, sans aucun répit pendant plus d’une demie-heure. On enchaine les gros morceaux les uns après les autres, pour notre plus grand plaisir.

C’est sans doute là l’apport le plus important d’Auerbach aux manettes. Oui, ok, on a pas mal de consonances « Black Keys » (même si le rapprochement avait déjà été fait avec le disque précédent), des effluves blues de Nashville et notamment de Brothers mais il faut voir au-delà de ça. Le barbu blond lui a appris à maitriser les temps forts et les temps faibles d’un opus. Quand accélérer la cadence et quand la ralentir. C’est ainsi qu’au lieu d’avoir des titres dispensables comme on pouvait en trouver auparavant, on en a des moins violents sur le violon mais néanmoins très bons. C’est le cas du tube Skinny Little Girl qui a tous les ingrédients pour tourner en radio et dans les bonnes playlists.

_

Hanni el Khatib – Skinny Little Girl

_

Mais là où il reste le plus fort évidemment, c’est quand il peut taper fort. Parce qu’il est avant tout un putain de manieur de grattes et il a compris qu’il n’avait pas besoin de crier dans son micro comme un dératé pour faire de l’effet. Alors en associant son talent de guitariste, ses facilités à créer des titres marquants qu’on avait déjà aperçues et celle d’Auerbach, on obtient un résultat de tout premier choix. Sur onze titres, pas un à jeter et quelques uns de très très bons. L’introduction vintage Head in the Dirt, le violent Family, le déjà-nommé Skinny Little Girl, le rock à papa de Pay No Mind et Low. Ca fait quand même la moitié d’un album constitué de tueries. Pas mal quand même.

_

Hanni el KhatibLow 

Hanni el Khatib - Pay No Mind

_

Il n’y a pas grand chose à reprocher à ce Head in the Dirt au final. C’est peut être un peu bref mais c’est intense, comme un bon vieux quickie du matin. El Khatib confirme aisément tout le bien qu’on pensait déjà de lui et quand on sait qu’il rend ses morceaux encore meilleurs à la scène, on est impatient d’aller s’y frotter en live. L’album rock parfait pour les jours d’été. S’ils arrivent un jour. 

_

_

Tracklist:
1. Head in the Dirt 3:18
2. Family 2:27
3. Skinny Little Girl 3:56
4. Penny 3:18
5. Nobody Love 2:31
6. Can't Win Em' All 3:04
7. Pay No Mind 3:06
8. Save Me 2:50
9. Low 2:32
10. Siniking in the Sand 2:30
11. House on Fire 3:45

_

[Suivez Aleks sur Twitter]

_