II. L’UE est un projet à géométrie variable et à vision divergente.
A. L’effacement de certaines frontières internes à l’UE
• Le cas de la zone euro (17 Etats), les frontières monétaires ont totalement disparu et les flux financiers sont libres.
En dehors les monnaies nationales sont toujours en circulation (RU, Danemark, Suède).
• Le cas de l’espace Schengen (1995), les flux migratoires sont libres (les hommes, les marchandises, les capitaux) .Mais seuls 22 Etats sont concernés.
L’UE est le 2° espace économique le plus attractif du monde.
B. A chacun "son Europe"?
• Les Etats membres de l'UE sont libres d’adhérer ou pas à des projets européens ( principe d’ « opting out » qui permet de bénéficier de clauses d’exception). Plusieurs cas :
- des Etats qui sont à la fois dans la zone € et dans l’espace Schengen (France, Espagne, Allemagne, Finlande, Grèce) ;
- des Etats qui n’adhèrent qu’à un des deux projets (la République tchèque est dans l’espace Schengen mais pas dans la zone euro ; Chypre est dans la zone euro mais pas dans l’espace Schengen...) ;
- des Etats refusent d’adhérer à tous les projets (le Royaume-Uni).
• Toutefois, certains Etats membres de l’UE ne peuvent pas encore adhérer à une des deux projets car ils ne respectent pas les « critères de convergence » sur le pourcentage maximum de dette publique – 60% du PIB – et sur le pourcentage maximum de déficit public – 3% du PIB.
A noter, qu'à l'heure actuelle, la France et d'autres (Italie, Espagne) ne respectent pas ces critères!!
• Enfin, des Etats non membres de l’UE peuvent adhérer à certaines structures comme la zone euro ou l’espace Schengen: l’Islande, la Norvège et la Suisse par exemple.
C. Les difficultés de la construction de l’Union européenne
La vision de la future Europe se divise entre :
- ceux qui souhaitent une fédération européenne : mise en place d’un gouvernement eur dont le pouvoir s’imposerait selon une logique supranationale.
- ceux qui militent pour une Europe des nations : préservation de la souveraineté des Etats en limitant d’importants transferts de compétences des Etats vers la Commission. La limite est fixée par le principe de subsidiarité.
>>>La place de l’Etat est au cœur des débats opposant ainsi les souverainistes (Royaume –Uni : le maintien de leur souveraineté leur permet de garder leur influence sur les affaires du monde) aux supranationaux (Allemagne).
En 2005, échec du projet constitutionnel européen.
III. L’enjeu de la réduction des inégalités socio-spatiales.
A. Des inégalités socio-spatiales à toutes les échelles.
carte extraite du site histoiregeo.com
• A l’échelle européenne, les écarts de richesses vont de 1 à 13 : les PIB/habt les plus élevés se trouvent au centre et au Nord de l’UE (Scandinavie, îles britanniques, mégalopole européenne).
Les PIB/habt les plus faibles sont à la périphérie (Europe de l'Est et du Sud).
Exemples:
- Revenu /habt roumain est 20 fois inférieur à celui des Suédois
- RU, Fra, Allemagne et Italie représentent les 2/3 du PIB communautaire
• A l’échelle des Etats, on observe également certaines inégalités.
Dans les Etats les plus affectés par ces contrastes de richesse, les régions les plus riches sont aussi les plus peuplées, urbanisées et industrialisées (on y trouve d’ailleurs les plus grandes villes et les capitales : région Ile de France(IDF); communauté autonome de Madrid...).
IDF : 29% PIB national contre 1% pour le Limousin!
A l’opposé, les régions les moins riches correspondent aux régions rurales et peu actives économiquement, comme le Nord de l’Ecosse ou les îles méditerranéennes...
• A une échelle des villes. Certaines villes enregistrent des niveaux de richesse élevés : c’est le cas des métropoles les plus peuplées de l’UE et celles dont le rayonnement international est le plus important : Londres, Paris, Milan, Berlin...
Les JO 2012 se sont disputés entre Paris et Londres principalement.
A l’opposé, celle qui enregistrent des niveaux de richesses plus faibles sont surtout les villes d'Europe centrale et méditerranéenne.
B. Réduire les inégalités et développer les territoires.
• Les « fonds structurels » représentent 86% du budget de l’UE et répondent à 2 logiques :
- la cohésion et la compétitivité : le FEDER et le FSE versent des aides aux régions ou aux secteurs économiques les moins favorisés de l’UE (jugés prioritaires par le parlement européen) afin d’atténuer les inégalités ;
La politique de cohésion (2007-13) : 347 milliards d’€; l'Aquitaine a reçu une dotation de 759 millions d'euros pour cette période.
- la préservation des ressources et l'aide apportée au secteur primaire: notamment dans le cadre de la PAC( la pêche et l’agriculture) qui apporte des subventions.
Après avoir bénéficié de nombreuses aides, la France reçoit moins que les nouveaux Etats qui ont intégré l'UE (comme la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie) mais aussi les régions ultramarines ( l’insularité est un handicap lorsqu'elle est doublée de l'éloignement).
C. Des succès et limites .
• Les aides de l’UE ont contribué à gommer ou atténuer des inégalités au sein de l’UE car un rattrapage a eu lieu sur les pays les plus riches.
• Mais, toutes les inégalités territoriales n’ont pas été corrigées et d’importants écarts demeurent encore (voir http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=98&ref_id=CMPTEF08145, ou carte ci-contre).
Enfin, L'UE rencontre des difficultés financières importantes (Chypre, Grèce, Portugal)
Conclusion : Vers quelle Europe allons nous?
•L'UE connaît une dimension economique mais n'arrive pas à trouver son chemin vers une union politique (et notamment en matière de politique étrangère).
•Elle reste touchée par de fortes inégalités et ce, à toutes les échelles.