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Le projet Deucalion, étape zéro : l'idée

Publié le 06 mai 2013 par Gaga96 @gaga96fr
Chers lecteurs, je démarre aujourd'hui un nouveau cycle d'articles sur ce blog. Il concerne un projet qui me tient à cœur. Un projet de réseau social pour la médiation technique. Le projet Deucalion.

Montrer l'évolution d'un projet de startup

J'ambitionne d'illustrer dans ce cycle la genèse d'une startup. Je déteste le terme francisé "jeune pousse", ce n'est pas de la botanique !
Le projet Deucalion, étape zéro : l'idéePeut-être sera-ce un flop, peut-être un beau succès. L'avenir le dira. Toutefois, tous les vrais entrepreneurs le savent, il est impossible de prédire l'avenir d'une entreprise fondée sur un principe très innovant. La seule manière de savoir, c'est de se lancer.

L'expérience préalable de Prométhée

Quand j'ai lancé Prométhée, voilà deux ans et demi, j'étais dans une position similaire. J'avais un concept innovant (la médiation technique). J'avais éprouvé la méthodologie pendant cinq ans avec succès au sein de l'entreprise qui m'employait à l'époque (Saint-Gobain Recherche). Je pensais qu'il y avait un gros potentiel pour proposer ce type de service dans l'industrie. Mais je ne savais pas si le succès commercial serait au rendez-vous.
J'ai fait au mieux une étude de marché adapté à un service qui n'existait pas encore, en suivant notamment cet ouvrage. J'ai choisi de démarrer sans levée de fonds, en bootstrapping comme on dit en Californie en suivant les recommandations du gourou de l'entrepreneuriat Guy Kawasaki dans l'art de se lancer. D'ailleurs, celui-ci recommande de démarrer par du service, cela tombait bien.
J'ai préféré également me lancer seul plutôt qu'avec un associé : je n'avais à l'époque pas d'associé potentiel dans mon cercle d'amis ou de connaissances, et je crois que je n'aurais pas apprécié de travailler avec un associé "recruté" pour l'occasion. Péché d'orgueil ? Peut-être. Mais mieux vaut vivre seul que mal accompagné, n'est-ce pas ?
Le projet Deucalion, étape zéro : l'idéeLa première année fut commercialement catastrophique. J'ai bien crû abandonner. Malgré tout, j'avais le sentiment que ce n'aurait pas été à cause d'une absence de besoin (j'en ai identifié bien souvent chez des prospects), mais parce que je m'y prenais mal.
J'ai tout de même beaucoup appris, notamment :
  • comment démarcher un prospect et mener un entretien de vente (avec la technique SPIN Selling, que je recommande) ;
  • comment acquérir un minimum de notoriété ;
  • sur quelle aide je pouvais compter auprès des acteurs publics (CCI, agences régionales de l'innovation...) ;
  • que je devais prospecter nationalement plutôt que régionalement ;
  • que l'utilisateur du service n'est pas le décideur ;
  • que personne ne veut être le premier client ;
  • que ma cible initiale (les PME industrielles) n'était pas prête à acheter des prestations intellectuelles à quelques milliers d'euros ;
  • que les grandes entreprises, dont je pensais initialement qu'elles pourraient se passer de mes services, sont finalement mes principaux clients ;
  • que, malgré tout, presque toutes les entreprises industrielles que j'ai rencontré ont des projets innovants dans les cartons ;
  • que la créativité n'est pas ce qui manque dans l'industrie, mais que le risque économique d'innover est le frein majeur à l'innovation technologique en France ;
  • et bien d'autres choses qu'il serait long de lister ici.

Premier bilan et naissance d'un projet

Au début de cette année, mon constat fut le suivant.
  1. L'activité de Prométhée a décollé, mais pas encore assez pour en faire une activité pérenne susceptible d'embaucher immédiatement. Ce qui bride sa croissance, c'est sa notoriété encore insuffisante. 
  2. Une activité aussi transversale que la médiation technique, si elle n'est pas connue, n'est pas recherchée sur les moteurs de recherche. Quelqu'un qui cherche une solution de séchage industriel, par exemple, tapera "séchage industriel" sur Google, sûrement pas "médiation technique". Le référencement est presque inutile. Sauf à vouloir être référencé pour tout...
  3. De grandes sociétés ont testé avec succès le service de médiation technique. Mais même des grands groupes ne sont pas amenés à identifier des solutions technologiques plusieurs fois par an. La récurrence de l'activité est faible.
  4. Tous mes clients à ce jour sont contents de mes prestations. Mais les ingénieurs ne sont pas de grands communicants, et ils pratiquent assez peu le bouche-à-oreille. De plus, le rythme de quelques missions par an ne permettent que d'avoir un socle réduit de clients susceptibles de recommander. La viralité est très limitée.
  5. Enfin, malgré le nombre de besoins que j'ai identifié dans de nombreuses PME, le prix de la prestation semble un frein.
Il m'a donc semblé nécessaire de repenser mon activité, si je ne veux pas mettre dix ans à bâtir une activité pérenne autour d'une petite équipe. C'est ainsi que l'idée de ce qui allait devenir le projet Deucalion est née : démocratisons la médiation technique !
Le projet Deucalion, étape zéro : l'idéeJ'exposerai dans de futurs articles les étapes du développement de ce projet, mes réflexions, mes interrogations. Les toutes premières sont déjà réalisées, mais il reste encore du chemin. J'espère que certains lecteurs me feront part de leurs suggestions, de leurs idées, voire me proposeront de l'aide sous une forme ou sous une autre.

Deucalion ?

Pour la petite histoire, Deucalion est le fils de Prométhée dans la mythologie grecque. Il est donc naturel d'appeler Deucalion le projet d'évolution de mon entreprise Prométhée.
Deucalion est l'équivalent grec de Noé. Il a survécu au Déluge. J'espère bien que le projet Deucalion permettra à de nombreuses entreprises industrielles de surmonter la crise et d'éviter le naufrage.

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