Magazine Société
Près de 4 millions d'enfants sont accueillis dans les accueils collectifs de mineurs chaque année. A quelques semaines des départs en congés, TF1 nous livre la deuxième saison de sa série "Vive-la-colo", ou les aventures (très) décalées d'une directrice de séjours de vacances dans la maison de son enfance. Avant les surprises à venir, dont nous pouvons espérer qu'elles seront bonnes. En effet, la première saison était tellement affligeante et déshonorante, que les scénaristes n'auront pas eu de mal à faire mieux. Souvenez-vous...
"Ça y est ! Au grand soulagement des petits et des grands, nous en avons fini. Je ne parle bien sûr ni des vacances ni de la campagne, qui dans les contrées où vit ma petite famille se terminent le même jour, mais bien de la série « Vive la colo », indignement conclue lundi soir 30 avril, comme elle avait commencé. Une inspectrice de la DDCS est menée en bateau sur le fonctionnement de l’équipe d’animation, autant dire sur la vie sexuelle de la directrice. Derrière cette farce grossière, dont on a pu remarquer qu’elle servait de film publicitaire à un organisateur de séjours de vacances, le centre de vacances, donc, théâtre des divagations de scénaristes, sans doute frustrés d’avoir passé des vacances tristes tandis qu’à côté des gamins s’éclataient avec leurs animateurs.
Oui, les animateurs, les directeurs, les organisateurs et l’administration chargée de la protection des mineurs, aucun d’entre nous ne sort grandi de cette première saison de « Vive la colo », annoncée comme une comédie familiale ayant l’ambition de donner du bonheur aux gens. L’ambition de faire rire est honorable, et loin de moi l’idée de la contester. Mais avait-on besoin pour faire rire de transformer la colo en club échangiste, ou encore de faire sucer une limace à un ado boutonneux avide d’embrasser une fille pour la première fois ? Quel bonheur nous offrent-ils, ces scénaristes. Ah qu’elles ont du être tristes leurs vacances d’été ! Mais pourquoi nous le faire payer si cher !
Cela dit, et c’est bien l’objet de cette fin de colère, je voulais prendre le temps de me rassurer. Je viens de quitter 16 jeunes directrices et directeurs, dont l’une d’elle va bosser avec l’organisateur concerné par la série. Mais mes amis, quel talent est le leur ! quelle foi les anime ! Je suis resté bouche bée devant leurs projets, devant leur sens éducatif, devant la force des valeurs qui les portent et qu’ils ont décidé de transmettre. Que du bonheur, du vrai… pas celui que nous a vendu TF1 pour rendre nos cerveaux disponibles à ses annonceurs. Un bonheur simple et vrai que partageront avec eux des enfants et des adolescents cet été, du rêve, des paillettes et de la sincérité. Puissent les scénaristes faire un tour sur les centres, pour puiser l’inspiration de la déjà immanquable deuxième saison."
On s'en reparle dès demain. Vive les colos !
Ce billet reprend ma tribune énervée parue en mai 2012.