Chez 40% des patients l’épilepsie ne répond pas aux médicaments. Or ici, chez la souris adulte, des chercheurs de l’Université de Californie San Francisco, parviennent, en transplantant un type particulier de cellules dans le cerveau, à stopper les crises. Ces conclusions, publiées dans l’édition du 5 mai de la revue Nature Neuroscience, puis complétées par une autre étude dans Cell Stem Cell, apportent un grand espoir pour traiter les formes sévères d’épilepsie humaine. Elles suggèrent aussi l’efficacité des thérapies cellulaires pour traiter l’épilepsie et d’autres troubles neurologiques.
L’épilepsie est la deuxième maladie neurologique la plus fréquente, après l’AVC. Elle touche plus de 60 millions de personnes dans le monde et jusqu’à 1 personne sur 10 subira au moins une crise au cours de sa vie. L’épilepsie peut provenir de nombreux changements pathologiques sous-jacents, dont l’inflammation, les traumatismes et les accidents vasculaires. Ses manifestations cliniques les plus fréquentes et évidentes sont les crises avec des contractions musculaires extrêmes et, souvent, une perte de connaissance qui peut entraîner une chute et parfois des blessures graves. Derrière ces crises, un dysfonctionnement simultané d’un grand nombre cellules nerveuses excitatrices dans le cerveau.
Injecter des cellules nerveuses réduit les crises : L’étude, menée par le Pr Scott C. Baraban, titulaire de la chaire de recherche en neurosciences à l’UCSF montre que l’injection dans l’hippocampe de nouvelles cellules inhibitrices nerveuses – l’une des deux familles de cellules nerveuses majeures (avec les cellules excitatrices)- dans le cerveau de souris adultes modèles d’épilepsie, permet de réduire considérablement la survenue de crises et inverser certains troubles de l’apprentissage et de la mémoire associés à la maladie. Les souris étaient modèles d’une forme sévère d’épilepsie, résistante aux médicaments appelée épilepsie de la face mésiale du lobe temporal. Les chercheurs ont effectué ici une transplantation unique de cellules de l’éminence ganglionnaire médiane (EGM), qui inhibent la signalisation dans les circuits nerveux dans l’hippocampe, la région du cerveau associée aux convulsions mais aussi à l’apprentissage et à la mémoire. Ces cellules EGM transplantées ont migré et ont généré des cellules nerveuses inhibitrices fonctionnelles. La transplantation a ainsi entraîné non seulement une réduction du nombre de crises, mais aussi une diminution de l’agitation et de l’hyperactivité et de meilleurs résultats aux tests d’apprentissage comme le test du labyrinthe.
Générer des cellules humaines EGM-like : L’équipe d’UCSF est également parvenue à générer de manière fiable des cellules humaines EGM-like en laboratoire qui, une fois transplantées chez des souris saines entraînent la production d’autres cellules nerveuses inhibitrices fonctionnelles. Ce sont les résultats publiés dans Cell Stem Cell (2).
Source:
1. Nature Neuroscience, May 5, 2013. DOI: 10.1038/nn.3392 GABA progenitor grafted into the adult epileptic brain control seizures and abnormal behavior
2. Cell Stem Cell, 2013; 12 (5): 573 DOI: 10.1016/j.stem.2013.04.005 Functional Maturation of hPSC-Derived Forebrain Interneurons Requires an Extended Timeline and Mimics Human Neural Development
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