Si l'opposition à ce projet de loi encore en gestation est plus discrète en Thaïlande, c'est probablement parce que le pays très largement bouddhiste n'a pas de raison religieuse de s'y opposer, aucun texte ni discours de Bouddha ne fait allusion à la question, ne condamne ni n'encourage l'homosexualité et il y a toute une partie de la société thaïlandaise réputée tolérante qui embrasse ouvertement l'homosexualité et accepte voire idolâtre chanteurs et personnalités gays et dara, votent pour des politiciens transgenres... La communauté LGBT thaïlandaise y voit plus de l'exploitation qu'une véritable acceptation, pourtant l'homophobie est quasi inexistante au Pays du Sourire. Toutefois, un sondage récent réalisé par le National Institute of Development Administration montrait que 58% des personnes interrogées n'étaient pas favorables au mariage homosexuel que la loi thaïlandaise n'interdit d'ailleurs pas spécifiquement. Le texte mentionne simplement qu'un mariage ne peut être prononcé qu'avec le consentement mutuel de l'homme et la femme. Il suffirait donc de changer ces quelques mots et de signifier qu'il peut être validé qu'entre deux adultes consentants et le tour serait joué ! Pas si simple en fait... Comme nous l'indique le Bangkok Post, la loi thaïlandaise laisse une large place à l'interprétation et si la loi sur le mariage était modifiée, il y aurait toute une série de lois connexes en ce qui concerne l'adoption, les droits fiscaux, droits de succession, droits d'assurance... etc qui devraient également être modifiées voire dans certains cas supprimées. Ca vous rappelle rien ? Ben, oui, quelque soit le pays, les problématiques soulevées sont les mêmes. Ce serait donc en fait, le retard bureaucratique de la Thaïlande qui serait l'obstacle majeur à l'instauration d'un vrai mariage gay. La notion de jurisprudence, par exemple, n'existe pas en Thaïlande et si ces questions étaient tranchées une fois, dans un sens comme dans l'autre, cela n'aurait aucun poids dans les verdicts futurs. La Commission des Droits de l'Homme de Thaïlande est bien consciente de cet écueil et pousse pour une union civile, la mise en place d'un véritable mariage pour tous, "prendrait trop de temps", affirme-t-elle. Se dirige-t-on donc vers un cousin du PACS ou un véritable mariage en tout point identique à celui qui unit les couples hétéros aujourd'hui ? Réponse dans plusieurs mois, le temps que le projet de loi soit élaboré et fasse son chemin...
Pour l'instant, Frigide Barjot n'est pas attendu à Bangkok...