Le corps d'une randonneuse dévoré par des vautours
Louis Dollo « Oui dans ce cas la personne était morte avant l'arrivée des corbeaux puis des vautours. Ce qui ne doit pas exclure de poser des questions dans le cas de blessures... Il existe des témoignages... Pourquoi les exclure ? On peut "aimer" les animaux mais de là à en faire une religion et devenir zoolâtre, il y a des limites. » (Louis Dollo sur Facebook, 2 mai)« Face à cette « normalité » de la nature, une interrogation peut exister dans le cas où l’accidenté n’est que blessé. Les « spécialistes » nous disent régulièrement que le vautour fauve peut s’attaquer à une bête vivante en position de faiblesse. Une personne blessée n’est-elle pas dans ce cas ? Le risque qu’un vautour fauve, en fait, le plus souvent très nombreux, tue une personne encore vivante doit-il être totalement écarté ?
Et ne parlons pas de celui qui aurait envie de faire la sieste et donc en position d’immobilité….
En attendant des réponses quant aux personnes accidentées, on nous amuse avec des vaches et des brebis tuées dont les soi-disant spécialistes, notamment l’association militant LPO, prétendent que ce rapace ne s’attaque pas au vivant ni à l’homme. Un jour, nous pourrions bien avoir des surprises. Est-ce peut-être la raison pour laquelle tout est fait pour éviter de dire la vérité….. Comme pour l’ours et le loup. » (Louis Dollo, Tarbes-Infos, 1er mai)
Réactions
Morte avant l’arrivée des vautours
par Jean-Pierre Choisy
Les fidèles de certaines religions, celle des Parsis par exemple, doivent faire manger leurs défunts par les oiseaux nécrophages. Ce n’est pas le cas en Europe mais le fait peut se produire comme le montre l’article de Pyrénées-Atlantiques.
"Quand les secouristes sont arrivés, il ne restait que quelques ossements. Le 15 avril, une femme de 52 ans, accompagnée de son mari et d’un ami, s’est tuée en faisant une chute en montagne à Larrau (P.A)", rapporte Sud-Ouest ce vendredi.
La randonneuse a dévalé une pente herbeuse, faisant une chute de plus de 300 mètres dans un couloir neigeux. Arrivés sur les lieux une demi-heure après avoir été prévenus, les gendarmes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) et un médecin du Smur ne peuvent que constater le décès. Pire. A leur arrivée, ils ne trouvent que des ossements et des vautours, qui s’envolent alors que l’hélicoptère des sauveteurs approche.
Mais l’hypothèse que les vautours auraient pu s’attaquer à la victime alors blessée et encore vivante, envisagée par des riverains et relayée par un site Internet spécialisé*, semble totalement exclue. «Avec la chute qu’elle avait faite, nous sommes formels, elle est morte dans sa chute et le médecin l’a confirmé», ont précisé les deux secouristes du PGHM à Sud-Ouest.
Les témoins, après avoir tenté de descendre pour porter secours à la malheureuse, n’ont prévenu les secours qu’une heure après la chute. Il s’est donc écoulé 1h45 entre la chute et l’arrivée des secours. Le temps pour les corbeaux, puis les vautours, de dévorer une partie du corps de la victime.
* Site bien connu pour son hostilité forcené à toute la grande faune et très peu regardant quant à l’honnêteté factuelle et à la rationalité des interprétations.
Jean-Pierre Choisy sur son blog.
Les vautours ne sont pas ceux que l’on croit
par Philippe SerpaultChronique d’une désinformation ordinaire...
« La randonneuse a glissé sur la neige, dévissé sur 300 mètres, sauté trois barres rocheuses d'une vingtaine de mètres chacune avant de s'arrêter au pied de la face nord du pic », ce sont les premières constatations d’un gendarme du PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) après qu’il eut retrouvé le corps d’une femme originaire de Cambo les Bains dans les Pyrénées-Atlantiques.
Enfin, ce qu’il en restait puisque les vautours se sont chargés de la sépulture. Certes, l’affaire paraît insoutenable pour notre civilisation chrétienne qui pourtant voue les corps de nos chers disparus aux vers de terre. «[Les vautours] ont mis entre 45 et 50 minutes pour manger le corps. Au vu des nombreuses fractures au fémur, au niveau des côtes, il était sûr qu'elle était décédée dans sa chute », poursuit le gendarme, exposant le diagnostic établi par l'urgentiste qui était sur place. Il est clair qu’après une chute pareille, il est peu probable que l’on en sorte vivant.
Accident de montagne ordinaire? Que nenni, notre tartufe des estives veille et on ne la lui fait pas: « Selon une source proche de cette affaire*, les vautours étaient sur les lieux avant les secouristes », ils guettaient les salopards, peut-être même qu’ils ont fait tomber la randonneuse, chacun aura reconnu Louis Dollo, qui se délecte de cette tragédie pour en rajouter dans le poujadisme anti-écolo sur www.kairn.com. «Les randonneurs voulaient prendre un raccourci», a expliqué à MYTF1News le Major Didier Pericou, sur une montagne enneigée, n’importe quel montagnard qui se respecte, et surtout les membres du PGHM, diront que cela ne pardonne pas.
Mais Dollo n’est pas montagnard et il ne respecte personne, pas même lui. Il doit penser que tout cela est un complot, et que ce sont les vautours qui ont indiqué le mauvais chemin. Sans citer, bien entendu, «les sources proches de l’affaire», ce triste sire doute que la personne fût décédée avant l’arrivée des vautours, et fantasme sur une scène des moins ragoûtantes.
Pauvre Dollo, qui n’a toujours pas compris que la montagne reste un milieu hostile, comme l’océan, ou le désert, et qui persiste à considérer chaque animal sauvage comme un ennemi à éradiquer.
Notre fin limier anti-tout-ce-qui-touche-à-l’environnement redoute de «terminer en casse-croûte pour un animal quelconque», à moins de se faire incinérer, c’est pourtant ce qui nous attend tous. Mais que Dollo se rassure, les vautours ne voudront même pas de lui. Est-ce moins noble de terminer dans le ventre d’un vautour que dans celui d’un ver de terre? Des peuples de l’Himalaya ont choisi, qui broient les corps de leurs disparus avant de disperser les restes dans la montagne à destination… des vautours.
Selon ces peuples, que Dollo doit trouver bien barbares, c’est l’occasion pour leurs proches de s’approcher au plus près du ciel. Mais Dollo préfère sans doute rester bien terre-à-terre, et même plus bas que les pâquerettes.
Finalement, c’est peut-être à lui que s’adressait la photo de Jean-Marc Ayrault capturée sur le site de Matignon…
Philippe Serpault
* Rappelons que Louis Dollo a dans le passé effectué son service national au Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Pierrefitte-Nestalas avec un détachement hivernal à Barèges. C’est de là sans doute que vient le fait qu’il cite souvent, sans les citer, des sources « proches de l’enquête ». Ce n'est pas la première fois qu'il utilise cette expression (mort des ourses Cannelle et Hvala, découverte du cadavre d'un loup...).
Myiase journalistique
Au delà du fait divers et du drame de la montagne, c'est le traitement journalistique qui est ici en cause. La presse qui a repris en coeur l'information s'est bien gardée de reproduire les suputations de Louis Dollo. Aucun article ne développe autre chose que le fait divers. Seul Louis Dollo profite de ce drame pour avancer ses pions anti-nature, afin de générer la haine du vautour, pour lui devenu prédateur, et si ce n'est dans ce cas, cela ne saurait tarder : "Un jour, nous pourrions bien avoir des surprises."
Du dégout, voilà ce que cela m'inspire..
Après l'ours, le loup, le vautour, quel animal sauvage le guide de pays va-t-il dénigrer ? Pourquoi pas les mouches ? Un des insectes ayant la plus vaste aire de répartition dans le monde. Chaque femelle peut pondre jusqu'à 500 et même jusqu'à 1.000 oeufs, c'est dégoutant, il est sûr de rallier à lui la majorité. Au bout d'une seule journée, les larves (asticots) en sortent. Elles vivent et se nourrissent sur les matières organiques (généralement mortes et en voie de décomposition avancée, telles qu'un cadavre, des détritus ou des excréments) sur lesquelles elles ont été déposées. Surtout qu'elles s'attaquent aussi aux brebis, seul animal admissible en montagne, pays de la biodiversité à visage (usage) humain.
Les myiases ovines
Les myiases ovines cutanées sont des parasitoses connues de longue dates. Elles sont attribuées à deux mouches Lucilia sericata et Wohlfartia magnifica. Les myiases prennent une ampleur non seulement par leur étendue géographgique, mais aussi par l’importance du nombre d’exploitations concernées et par le nombre d’animaux atteints au sein des élevages. L'évolution des myiases sur le mouton peut se limiter à la toison comme elle peut s'aggraver, conduisant, à un stade avancé, à la mort de l'animal. (Source)
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