Publié le 06 mai 2013 par Universcomics
@Josemaniette
Le pauvre Daredevil a fort à faire depuis qu'il est parti s'installer sur la côte ouest des States. Certes, il n'est pas seul (Matt n'est que rarement célibataire) dans ces années 70, puisque sa copine du moment n'est autre que la belle Veuve Noire. Mais son patron et associé au cabinet d'avocats, un certain Kerwin J.Broderick, trempe dans de louches affaires sans que notre héros puisse trouver des preuves ou comprendre de quoi il s'agit. Dommage, car Broderick a engagé Kraven le Chasseur pour éliminer Daredevil, ce que le vilain costumé parvient à faire en jetant Tête à Cornes du haut d'une falaise, devant les yeux horrifiés de l'assistance. Au moment du contact fatal avec les rochers, le corps de DD se dématérialise et lorsqu'il se réveille, c'est une scène surréaliste qui l'attend. Le voici plongé dans une espèce de caverne futuriste, dirigée par une femme splendide et chauve : Dragon Lune, terrienne élevée sur Titan et depuis dotée de pouvoirs télépathiques. Nous savons aujourd'hui que les préférences sexuelles de celle-ci sont plutôt axées vers le lesbianisme, mais à l'époque, il est rapidement évident qu'une petite liaison avec le justicier en collant rouge ne serait pas pour lui déplaire. En fait, au départ, elle a enlevé Daredevil car elle le considère (à tort) comme un des hommes de main de Thanos sur Terre, pour planifier et préparer son arrivée. Franchement, il fallait y penser. Manipulée et fourvoyée par Broderick, qui oeuvre dans les coulisses, Dragon Lune a déchaîné la furie d'individus comme Angar The Scream, The Dark Messiah, ou encore Terrex, aux pouvoirs élémentaires que rien ni personne ne peut stopper, pas même Captain Marvel, lui aussi sur les traces de Thanos. Le héros cosmique entre dans la partie mais la force brute est impuissante devant un Terrex qui anéantit tout ce qu'il touche, et finit par fusionner mentalement avec son "patron", le perfide Broderick.Il fallait oser! Impliquer Daredevil dans une menace d'ordre cosmique (Thanos prépare la destruction de la Terre pour les beaux yeux de la mort. Il va mettre la main sur le Cube Cosmique) et le faire côtoyer des calibres comme Mar-Vell ou encore Dragon Lune. Cette dernière lui rend même momentanément la vue, grâce à ses pouvoirs sur l'esprit, mais Matt se rend compte que ses super sens lui sont bien plus utiles qu'une simple paire d'yeux pour son travail quotidien.Voilà un triptyque d'épisodes sympathiques à (re)lire, indicatifs de comment les comic-books étaient traités sur un mode plus naïfs et romancés sans trop se perdre dans des considérations d'ordre réalistes, à l'époque des seventies. Steve Gerber en fait des tonnes et parfois le résultat est un poil confus, alors que Don Heck dessine le tout avec un style rétro qui n'aurait pas dépareillé dix ans plus tôt, et très anguleux. Beaucoup de personnages dans des cases souvent trop petites, et énormément de verbiage, mais aussi le charme d'aventures totalement désuètes qui nous plonge dans la face cachée de Daredevil, quand Murdock vivait des rebondissements aussi farfelus qu'imprévisibles. Publiés dans Strange 101 à 103 en 1978.