Le soixantième congrès de l’Union Internationale des Transports Publics se déroulera à Genève du 26 au 30 mai 2013. Parmi les questions qui serons au cœur de cet événement :
- Quels sont les défis d’aujourd’hui pour le secteur de la mobilité durable ?
- Quel business model pour demain ?
Le principal enjeu est celui-ci : Un besoin urgent de transformer, voire d’inventer la mobilité urbaine de demain, avec une place encore omniprésente de la voiture – plus généralement des transports individuels motorisés – à travers le monde dans la mobilité d’aujourd’hui. Cette omniprésence de la voiture ayant pour conséquences pour les villes, des pertes en termes de compétitivité et de création de richesse, et dans certains cas extrêmes une baisse de l’attractivité pour le commerce et pour les individus.
L’alliance verte
Pour les organisateurs du salon, l’ « alliance verte » (green alliance) des transports publics, de la marche et du vélo peu remplir ce vide (« The ‘green alliance’ of public transport, walking and cycling can fill that gap ») – Formulation qui si on la prenait au pied de la lettre donnerait à déduire le peu de cas que font les organisateurs de l’émergence d’une Autre mobilité individuelle (autre que celle que nous connaissons actuellement, et pour autant distincte de l’articulation Transports publics, marche, vélo).
Des budgets publics toujours plus réduits
L’enjeu en effet ce sont des budgets qui sont toujours plus réduits (nous connaissons désormais la musique). L’équation pour les transports publics semble à ce compte quelque peu difficile à réaliser : devenir de plus en plus auto-suffisant (self-sustaining) – c’est à dire grosso modo requérir le moins possible de deniers publics – tout en satisfaisant par ailleurs de manière croissante les besoins toujours évolutifs des consommateurs :
With ever tightening budgets, public transport will need to become both more financially self-sustaining and increasingly meet the ever-changing needs of its customers, hence the i-MOVE 2.0 slogan.
Si ce discours semble avoir quelque chose de quelque peu incantatoire, le vrai fond de l’histoire peut être résumé assez simplement : Quelles modalités concevoir pour des partenariats public-privé qui satisfassent les intérêts de chacun, avec des Etats qui ont renoncé à vouloir assurer le rôle de moteur qu’ils avaient dans les transports après-guerre (durant les trente glorieuses en France, par exemple).
Selon les organisateurs, ce nouveau business model requiert un remaniement radical des activités du secteur : En particulier, alors que plusieurs idées d’innovations importantes émergent, tout reste à faire encore pour les connecter et les articuler autour d’un modèle commercial (et de financement) viable. Les investisseurs d’aujourd’hui dans le secteur des transports publics seront-ils des gagnants ou des perdants (Will today’s public transport stakeholders emerge as winners or losers?) telle est donc la question. Sous-entendu : comment concevoir des modèles qui rendent l’investissement suffisamment attractif pour séduire et convaincre les investisseurs d’aujourd’hui et de demain…
Le rôle des TIC dans le nouveau business model
Le secteur des transports publics, comme celui de la construction automobile, considère avec une attention particulière ce que les nouvelles technologies d’information et de communication peuvent induire de changements dans leurs modèles commerciaux. Ainsi le président de General Motors, Dan Akerson déclarait voici quelques jours que l’introduction de la 4G dans les véhicules du groupe pourrait bien bouleverser significativement « l’architecture du modèle économique du groupe ». De la même manière dans les Transports, l’arrivée de technologies comme la Near Field Communication (NFC) (qui permettra notamment aux smartphones d’être utilisés comme des cartes intelligentes pouvant par exemple ouvrir des barrières, ou interagir avec d’autres éléments même si la batterie est déchargée) va révolutionner les pratiques. L’idée sera aussi de pouvoir proposer toute une batterie de services et/ou de publicités aux utilisateurs des transports publics, via des interfaces qu’il reste à mettre en place (one-stop-shop) de manière à introduire une rentabilité supplémentaire dans le système. Grosso modo, faire de cet espace encore « vierge commercialement parlant » un nouvel espace de consommation, pour le plus grand bénéficie du consommateur (dans la version idéale), des investisseurs (éventuellement partenaires) et des gestionnaires de TP… C’est dans cette optique qu’il faut comprendre le slogan « I-move 2.0 concept » revendiqué par les organisateurs du Congrès…
Source : http://www.uitpgeneva2013.org/index.php?ref=modules/pages/vue/showPages.php&str=36
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