L’OMBRE
Un, deux, trois
On trotte sur Regent Street
Mais il y a quelque chose
Qui ne va pas
Quatre, cinq, six
Pâle soleil sur la Serpentine
Pâles sourires aussi, il y a quelque chose
Qu’on ne sait pas
Sept, huit, neuf
On glisse sur Notting Hill
Lumière dans le brouillard où résonnent
Nos pas effrayés
Dix, onze, douze
On trotte sur Regent Street
Mais il y a quelque chose
Qui ne va pas
AVENUE DES TERNES
Les hommes seuls qui déjeunent debout au bar
Avec leur journal leur cravate leurs lunettes
Sont les étais
Justifient
Un monde
Où des hommes en cravates lunettes journal
Déjeunent seuls
janvier 2013
LA MINE
Passy j’en ai soupé
Et les cafés livides
Et les secrets cachés
Passy j’en ai soupé
SANS TITRE
A sept heures cinquante
Tempête
Sont-ce les systèmes d’alarme qui n’ont pas fonctionné
Ou bien une brusque variation de pression atmosphérique
On se sait, comme toujours
Ça monte, ça s’échauffe
Bruits de lame, acier contre acier
On attend, le nez dans le café, que ça passe
A sept heures cinquante
Jean-Philippe Doré