Crise économique, chômage, tous les indicateurs se dégradent à une vitesse affolante et les sondages de popularité du gouvernement par un effet boule de neige, plongent nos dirigeants au plus bas. En des temps plus anciens, le terreau révolutionnaire aurait vu éclore des mouvements de masse demandant des têtes ou des démissions.
Aujourd’hui la grogne s’exprime, soit ponctuellement par les salariés d’une entreprise qui ferme ses portes, soit par des manifestations de rues axées sur des problèmes sociétaux comme le mariage pour tous. Le peuple bouge, mais pas trop, se cramponnant à ce qui lui reste d’acquis, de peur qu’à trop secouer le cocotier, les noix ne lui retombent sur la gueule.
Le mot révolutionnaire a-t-il encore un sens de nos jours et qui peut s’en prévaloir ? Les idéologies sont mortes, laminées par les réalités économiques qui les ont envoyées sur le dépotoir des utopies usagées avant même d’avoir servi. Les rares martiens qui les brandissent mollement encore, passent pour des olibrius passéistes échappés d’un musée.
Autre temps, autres mœurs, et si être révolutionnaire en 2013 c’était se marrer de tout, ignorer la crise et tous ceux qui prétendent avoir des solutions à nos problèmes. Rire de tout, contre vents et marasme. Afficher un optimisme forcé pour en faire une réalité. Chialer en attendant les emmerdes ne les a jamais empêchés d’arriver, alors inversons la tendance, marrons-nous comme des bossus de tout et de rien. Descendons dans les rues faire entendre nos éclats de rire, pouffons des bouffons qui se disent experts en redressement économique, poilons-nous des mines affligées des politiciens !
En ce mois de mai fertile en cortèges, osons la révolution du rire avec ce slogan déjà tout trouvé par La Bruyère, « Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir avant d’avoir ri. »