Plutôt enclin à m’enflammer contre ceux qui réclament une quelconque censure, je me range cette fois-ci aux côtés de ceux qui disent ce clip est choquant. Peut-être pas pour les mêmes raisons qu’eux. Et même… pourquoi pas.
D’abord, montrer la violence ne me paraît pas être le meilleur moyen de la combattre. D’autant plus dans notre monde où l’on montre tout. Tout ce qui est médiatisé perd son sens, pour n’être plus qu’un acte de communication quelconque, que chacun reçoit ou perçoit selon ses moyens. Nous, ce sera ici notre conscience d’adultes, d’éducateurs. Quel sera le filtre des jeunes fans du groupe ? D’autant plus que cette violence habilement mise en scène semble presque belle, en elle-même. Quelle horreur…
Ensuite, je ne suis pas convaincu que la crucifixion d’un adolescent puisse faire avancer la cause de la lutte contre le harcèlement scolaire, contre tous les harcèlements scolaires (on notera la place des adultes, l'image des élèves filmant la scène avec leurs mobiles...). Cette image ne me choque pas par rapport à des engagements plus personnels, pas plus que ça. Mais je me demande quel vrai message entend délivrer Sirkis et ses potes. Derrière la violence perpétrée par quelques blondinets bien peignés dans une institution semble-t-il très BCBG, peut-on lire autre chose la mise en accusation de l’Eglise ? Que signifie sinon ce groupe de religieuses qui fuient, seuls personnages avec les agresseurs à rester sans bandeaux sur les yeux ?
Bref, choquer pour se faire entendre, créer le buzz et vendre des disques. Ne vous y trompez pas. Tel est le but d’Indochine. Le reste c’est de la déco. Et je trouve lourd le tribut qu’il faut payer pour entendre leurs mélopées…
Lien vers l'article du Parisien