Hier midi, dans mon bouchon lyonnais favoris, le plat du jour affichait « duo de poissons : cabillaud et orphie », j’ai donc testé pour vous ! Et vl’a-t-y pas que le serveur m’apporte un poisson avec des arêtes bleues turquoises. C’était bien la première fois que je voyais un être vivant avec un squelette autre que blanc !
L’orphie n’est pas un poisson martien, c’est un poisson rare de l’océan atlantique ressemblant à une grosse anguille prolongée par un long bec composé de toute petites dents acérées. Il nage à proximité des côtes bretonnes à l’arrivée des beaux jours (faut croire que la météo ne les dérange pas eux !), il n’apparait donc sur étales des poissonniers que quelques semaines par an.
Lorsqu’il est cru, son odeur rappelle celle du métal (et la peau a un drôle de goût également). L’ensemble de son squelette (dorsale et arêtes compris) a donc la particularité d’être bleu turquoise (ou vert émeraude selon certains sites web sur le sujet…) à cause de la biliverdine, un pigment biliaire résultant de l’oxydation de la bilirubine (le pigment qui donne la coloration jaune chez l’humain atteint de jaunisse). Ce pigment est naturellement présent dans son organisme, il ne disparait pas avec la cuisson mais est totalement inoffensif pour l’Homme.
Si on met de coté l’aspect « Fukushima style », la chair est très goutue mais si vous ne savez pas le préparer (un peu comme moi), vous passerez votre repas à cracher des arêtes !
NB : Dans le genre titre pourri pour faire concurrence à Billx, j’aurais aussi pu appeler cet article « c’est pas moi c’est l’orphie » mais il n’y a que les plus de 30 ans qui auraient compris
Photo : R0sejam
========================================
Consultez l'article complet sur le site Culture Générale