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À un doigt de la démocratie

Publié le 03 mai 2013 par Wtfru @romain_wtfru

Election Iran

Inutile de jouer aux devinettes, vous savez aussi bien que nous où est-ce que cette jeune femme à bien pu fourrer son doigt. Déjà en octobre dernier, nous vous proposions un bref état des lieux de l’Iran et de la vision très moderne de Mahmoud Ahmadinejad (lire l’article L’Iran atomise les sanctions économiques). Rappelons ici que le président iranien actuel est le premier président laïc, sans compétences religieuses, à effectuer deux mandats. Ainsi, le 14 juin prochain, le règne Ahmadinedjad sera terminé et le Guide Suprême Ali Khamenei tentera l’impossible pour placer son poulain à la tête d’un état en crise. Certes, qui ne l’est pas aujourd’hui ? Mais on peut vous garantir que certains le sont un peu plus que d’autres. D’ailleurs, ce guide suprême cherche avant tout à retrouver sa légitimité puisqu’il s’est très clairement senti trahi par M. Ahmadinedjad qu’il a confirmé au poste de Président de la République et qui a tenté de mettre la main sur le pétrole et les renseignements.

Les 50 millions d’électeurs potentiels iraniens sont vraisemblablement marqué par les émeutes post électorales de 2009 et les exactions qui ont suivi. Ainsi, sur ordre du Guide Suprême, les révoltes ont été sévèrement punies ce qui entraina la mort de plusieurs centaines de manifestants et l’emprisonnant de milliers d’opposant. Une chose est sûre, c’est que malgré la tension, il ne se passera pas la même chose le mois prochain parce que les opposants sous tout simplement derrière les verrous !

« Le mouvement vert » qui a été formé autour des deux principaux candidats – Mir Houssein Moussavi et Mehdi Karoubi – tous deux opposé au gouvernement en place de l’époque est aujourd’hui réduit au silence. Un nombre signifiant d’intellectuels, journalistes, homme d’affaires, professeurs ont préféré s’exiler plutôt que de vivre sous les menaces d’un régime réprimant violemment l’opposition. Le camp du président sortant est également affaibli car la concurrence et la corruption l’ont très emportés sur la foi politique.

L’enjeu de cette élection est donc de rétablir l’autorité du Guide Suprême nommé à vie car c’est franchement très désagréable d’être contesté quand on sait qu’on reste à la même place toute sa vie. Le président reste le représentant du pays sur la scène nationale et internationale, c’est pour cela qu’une marionnette lui faciliterait grandement la tâche. Il doit résoudre deux problèmes d’envergure assez costaud : la levée des sanctions économiques et la poursuite ou non du programme nucléaire qui devrait en principe aboutir d’ici un an selon l’administration américaine. Les pénuries d’infrastructures éducatives, médicales et économiques se font fortement ressentir dans un pays où le taux de chômage atteint plus de 15% de la population active et le taux d’inflation est de 25,5%.

Mahmoud Ahmadinedjad place évidemment ses lieutenants et compte bien sur l’élection de Esfandiar Rahim Mashaie qu’il présente ouvertement comme son « digne successeur ». Les autres réformateurs potentiels ayant déclaré forfait, une dizaine de candidatures aussi bien extrêmes que modérées ont déjà vu le jour. Ces candidatures doivent être approuvées par le Conseil des Gardiens et le spectre politique reste relativement ouvert. Une once d’optimisme inespérée pour une élection plus qu’attendue au Moyen-Orient.  

 Pour aller plus loin :

IRAN-FR


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