Benoît July, édité par Maïlys Charlier, Gil Durand
Mis en ligne il y a 6 heures
Plusieurs délégués syndicaux sont présents à Flémalle pour protester contre l’envoi de plusieurs pièces d’un haut fourneau vers le Brésil. Ces pièces, en transit depuis le Luxembourg, sont stockées à Flémalle depuis un an et devaient être envoyées depuis plusieurs semaines. Les discussions entre direction et syndicats sont toujours en cours. ©Belga
À Flémalle, plusieurs délégués syndicaux d’ArcelorMittal protestent contre la décision d’envoyer plusieurs pièces d’un haut fourneau neuf vers le Brésil, annonce la RTBF sur son site internet. Selon la RTBF, des camions sont déjà sur place pour déménager ces pièces stockées dans un hangar depuis un an. Ces pièces constituent 80 % d’un haut fourneau qui n’a jamais servi. Un bateau est à quai à Anvers, prêt à faire le voyage, toujours selon la RTBF.
Précisons : il ne s’agit pas d’un démantèlement de l’outil liégeois. Ces pièces proviennent du Luxembourg et ont été stockées à Flémalle dans l’attente d’un envoi vers le Brésil, où elles sont destinées. Le transfert aurait dû se faire il y a quelques semaines déjà, mais les syndicats bloquent.
Pour débloquer la situation, la direction a affirmé avoir une ordonnance du tribunal qui devrait permettre de lever le piquet de grève. Un huissier aurait été envoyé par la direction dans ce hall de stockage pour emporter les pièces du haut fourneau.
« Un huissier est venu sur le site ce vendredi matin, mais il n’avait pas son ’passeport sécurité’ alors on ne l’a pas laissé rentrer », explique David Camerini, président de la délégation CSC chez ArcelorMittal. « Il faut être en possession de ce passeport pour entrer sur le site. Comme il n’en avait pas, Bernard Dehut, le CEO d’ArcelorMittal Liège, lui a donné une dérogation. C’est inacceptable ! On met des règles incroyables de sécurité en place, mais elles ne sont visiblement pas valables pour tout le monde ! Désormais, nous attendons la lecture de l’ordonnance de l’huissier. »
« Des pièces qui ne nous appartiennent pas »
« Des pièces fabriquées en Allemagne et commandées par ArcelorMittal Brésil sont stockées dans un hall de Flémalle depuis juillet 2012 », indique la porte-parole d’ArcelorMittal Liège. « Elles ne nous appartiennent pas, nous avons juste mis le hall en location. Cela fait quelques semaines que nous négocions pour les faire sortir, sans succès. Elles n’ont rien à voir avec Liège et elles sont attendues au Brésil. »
La direction rappelle qu’elle a envoyé un huissier sur le site il y a trois semaines pour constater le blocage des pièces par les syndicats. « Nous avons porté plainte, la cour d’appel de Liège a rendu une décision en notre faveur », précise la porte-parole. Si les syndicats devaient bloquer plus longtemps les pièces, les travailleurs devront payer une astreinte, comme convenu dans la décision de la cour d’appel de Liège.
La situation est actuellement en stand-by à Flémalle. Les discussions entre direction et syndicats sont toujours en cours.