Le blog me manque. Ou plutôt écrire de façon régulière et si possible un tant soit peu réfléchi. A croire que PowerPoint n'est pas le meilleur réceptacle au quotidien pour cela...
Alors quoi de neuf, entre crise économique systémique, structurelle et définitivement pas conjoncturelle comme aiment à nous le faire croire les esthètes du libéralisme qui n'y voient que nécessaires phases de régulation qui, que voulez-vous mon brave monsieur, ne vont pas sans anicroches ni frictions. Bref, la crise, depuis 2008, rôde et s’engouffre dans les failles crées par l’incapacité des politiques à remettre l’économique à sa place, un moyen et non une fin. Failles attisées par l’esprit de lucre qui transforme aux yeux des opérateurs financiers les malheurs des peuples en opportunités sonnantes et trébuchantes. Jusqu’à quand ?
Bref, ce n’est pas le sujet du jour.
Je voulais revenir sur la sortie du nouveau Kindle d’Amazon et plus précisément sur sa fonction X-Ray. Le principe est le suivant : le texte est scanné et tous les mots/concepts jugés intéressants (par qui ?) se voient assigner des liens hypertextes (et plus tard des pubs contextuelles ?). Nicholas Carr y voit la fonction de trop, qui fait office de cheval de Troie : l’irruption de la distraction dans le processus de lecture. Le livre physique offre ceci d’unique, qu’il mobilise (si le livre est bon…) toute l’attention du lecteur, et derrière son attention son imagination. Dans un monde (de riches, les pauvres n’ont pas ce genre de problème) où l’attention est devenue une denrée rare, où savoir se concentrer est vu comme une manifestation martienne, où le multitâche semble être le nec plus ultra de l’efficacité, la lecture d’un support physique qui demande concentration et endurance semble devenir l’apanage de ceux qui savent encore que distraction veut avant tout dire, détourner de l’essentiel. En route vers la webification de la littérature !
Quoi d’autre ? Ah oui, un intéressant article qui revient sur la mort de Steve Jobs. Après le déluge planétaire, aussi massif que rapidement éteint, de témoignages émus louant St Jobs, The Economist y voit plutôt autre chose. Et si la mort de Steve Jobs, ou plutôt le désarroi qui a suivi, était l’illustration de la fin d’un certain mythe américain ? La dégradation de la note américaine, la situation économique et sociale qui ne va pas en s’améliorant, la fin d’une certaine aventure spatiale et maintenant la mort de Steve. Va-t’on passer d’un “Designed by Apple in California, Assembled in China” à un “Designed in China, Assembled in USA”?
Ed Cotton, talentueux planneur strat chez BSSP, revient lui sur le mouvement des OWS. Là où les grands networks TV réacs y voient une bande de jeunes désorganisés, sans leaders ni revendications claires, Cotton se déplace sur place (Hello planeurs, les réponses à vos problèmes de com sont tout autant dans la vraie vie que dans les études), y découvre un mouvement structuré, avec des salles de presse, des librairies, une organisation logistique, des médias. Les générations s’y croisent et découvrent des revendications communes. Bref, tout le contraire de ceux que les bien-pensants assimilent à une crise d’ados.
Voilà pour aujourd'hui. Je crois que je vais revenir plus souvent sur ce blog, suffisament laissé en jachère, la terre est à nouveau fertile et les sujets ne manquent pas!