« Taxer la nourriture pour des raisons de santé est au mieux malavisé et au pire contre-productif » a averti le ministre des Finances danois.
Un article de l'Institut économique Molinari.
![Échec](http://media.paperblog.fr/i/636/6363755/echec-fat-tax-fiscalite-nutritionnelle-lexemp-L-6h2Yd8.jpeg)
Une baisse de la consommation sans taxation
Accusée de favoriser l’obésité et de causer des maladies, la graisse saturée a été taxée au Danemark à hauteur de 2,15 euros par kilogramme. Le recours à la contrainte fiscale y était d’autant plus surprenant que la consommation de matières grasses par habitant avait en réalité déjà considérablement baissé aux cours des dernières décennies au Danemark.
- Beurre : -67 %
- Margarine : -48 %
- Graisses : -20 %
- Viande de porc : -44 %
- Consommation totale de matières grasses : -43 % (entre 1958 et 1999)
27 millions de pertes pour le commerce de gros et de détail
La mise en place de la fat tax s’est avérée être un casse-tête réglementaire pour les entreprises danoises qui y ont perdu en compétitivité.
Les coûts de gestion et d’informatique se sont par exemple élevés à 201 000 euros pour un fabricant de margarine et à 57 000 pour une petite boulangerie industrielle. Pour l’ensemble du commerce de gros et de détail, ils ont été estimés à 27 millions d’euros.
Perte de pouvoir d’achat avec des augmentations de prix jusqu’à 34 fois supérieurs à la moyenne européenne
Alors que le pouvoir d’achat est partout menacé, la fat tax a poussé les prix à la hausse au cours du dernier trimestre 2011. Le prix des huiles et des graisses y ont progressé de 14% (34 fois supérieur à la moyenne de l’UE). Le prix de la viande y a augmenté de 4% et ceux du lait, formage et œufs de 3%.
Gaspillages : Danemark « battu » par l’Allemagne et la Suède
Poussés à faire leurs courses à l’étranger, les Danois ont boosté le commerce allemand et suédois tandis qu’ils délaissaient leurs propres entreprises, condamnées à exporter les produits plutôt qu’à les vendre sur place. On estime à 1300 postes le coût en termes d’emploi.
Ce faisant, ils ont perdu leur temps et leur essence dans des déplacements inutiles.
Un impact négligeable de 0,4%
Les effets de la fat tax sur la consommation et la santé auraient été négligeables, voire contre productifs.
- Entre octobre 2011 et juillet 2012, la baisse de la consommation aurait été de 0,4%, sachant que la tendance était déjà à la baisse.
- 80 % des personnes interrogées confirment d’ailleurs ne pas avoir changé leur consommation. Le choix a aussi parfois été de substituer des produits moins chers et de moindre qualité.
« Taxer la nourriture pour des raisons de santé est au mieux malavisé et au pire contre-productif » : tel est l’avertissement du ministre des Finances danois.
Intitulée "Fiscalité « nutritionnelle » : les coûts de la fat tax au Danemark", l’étude complète est disponible sur le site de l'Institut économique Molinari.