Une vie de chien

"Je suis un chien de SDF - Des petites frappes m'ont filé un coup de latte dans la gueule, j'en ai perdu un oeil - mais je continue à voir la vie du bon côté - mon maitre a disparu - Bolek - qu'il s'appelle. il avait toujours une bonne gamelle à me donner, un petit gateau - en fait il partageait son pain avec moi - son cabot - pas de race bien sur - mais pour un compagnon ça n'a pas d'importance...mon gentil maitre est mort sans prévenir, il était polonais - buvait beaucoup pour oublier - sa Pologne, sa famille, sa vie de chien à mes côtés."

Maraude à vélo du 01 juin 2007

bd de l'hopital

Voïtek, Elizabeth et cinq autres amis polonais m'apprennent la mort d'un des leurs.

Un de plus - Un de moins.

Grâce aux bonnes connaissances en français d'un de nos amis, j'arrive à comprendre que Voïtek souffre d'épilepsie. Ce soir, il est couché, fatigué. Je lui fait un mot pour le diriger vers la maison du 13ème afin qu'un des travailleurs sociaux puisse s'occuper de lui - au moins l'accompagner dans un service de soin.

J'apprend également que mon traducteur est resté 3 mois dans un sanatorium suite à une tuberculose.

Place dItalie

Nous trouvons Joséprostré. Nous l'appelons. Il ne répond pas. Nous n'insistons pas...

Vers rue de la Glacière,

Nous trouvons un groupe de 8 personnes. Après un échauffouré concernant nos vélos, nous établissons un bon contactavec ce groupe. A suivre donc.

Vers rue Royale,

Nous trouvons 2 hommes. L'un se plaint d'une douleur intercostale aigue. Il m'assure que lorqu'il a essayé d'appeler les pompiers, ceux ci comprennent qu'il est polonais et ils ne donnent pas suite.

Nous fomentons alors un horrible complot destiné à leurrer nos chers pompiers. J'installe notre ami près du DAB, couché sur le trottoir et je lui fait comprendre que lorqu'ils arriveront, il devra geindre bien fort. Je précise que notre ami est réellement bléssé. J'ai constatéde visu un gonflement au niveau de son coté gauche..bref.

Les pompiers arrivent en grande pompe...je leur donne quelques renseignements et notre ami, pendant ce temps, geint et braie comme un ane ...la situation est presque comique. Une fois installé sur le brancard, à l'insu des pompiers, notre ami me fait un clin d'oeil...puis les pompiers l'emportent ...

rue Etienne Marcel

Il est 23h30 passée, et nous nous dirigeons gentiment vers la maison du 13ème. Un homme sur un banc s'allonge dans son duvet pour la nuit. Nous décidons de faire une halte pour discuter un peu. L'homme se redresse et nous fait bon accueil. Il est manifestement heureux d'avoir un peu de chaleur humaine par cette nuit fraiche de début juin. Tout doucement il déroule le fil de sa vie. C'est pas simple parfois de se raconter , avec ses mots,ses souffrances. Le café aidant, il se livre, se reprend, s'interroge avec nous.

Puis une ombre passe dans la nuit, je regarde, toujours un peu sur mes gardes. Je croise le regard du passant. Un regard de désespéré avec une lueur d'espoir...Pourtant l'homme qui passe est correctement habillé - mais ce regard là me raconte plein de choses...ce regard ne se voit que dans la rue..c'est elle qui vous façonne..à longueur d'année (18 ans je l'apprendrai plus tard !). Je l'aborde donc et me présente - Patrice c'est son nom - accepte de faire une halte et de boire un café. Il a faim nous lui donnons ce qui nous reste , du fromage et du pain.

Tandis que Laure continue à dialoguer avec notre dormeur, je reste à parler avec Patrice. Nous parlons de sa vie, de ses projets. Il accepte de venir à la maison du 13ème Lundi .

00h30 : Je fais signe à Laure qu'il faut rentrer.

Mention spéciale : Je tiens à remercier Philippe (http://maroad.ublog.com/) du samu social-croix rouge de Chalon d'être venu nous rendre visite et d'avoir maraudé avec l'équipe pédestre.

Personnes : 15

Maraudeurs : Laure et Jean-Paul