La petite cloche au son grêle de Paul Vacca en poche !

Par Theoma



« Ce temps qui prend un malin plaisir à nous éloigner du sourire de ceux qu'on aime »

Il a 13 ans et il raconte. Elle, sa mère, Lui, son père et Eux, les autres. Ceux qui enseignent, ceux qui briment, ceux qui encouragent, ceux redonnent espoir. Ceux qui aiment, celle qui attend et qui finalement prend.

Des mots simples qui ont le pouvoir de creuser jusqu'à une profondeur capable de vous donner des coups au cœur. Un premier roman d'une justesse éblouissante qui possède la force de toucher universellement les lecteurs. 

Certains passages sont l'écho d'une douce nostalgie d'enfance, de fraises Tagada, de sirop grenadine, de baisers mouillés que l'on essuie à toute hâte. Les histoires de grands dont on se fiche ou que l'on rage de ne pas comprendre. Des instants qui nous semblaient terriblement banaux et que l'on regrette presque aujourd'hui. Des pages tendres d'une saveur et d'une fraîcheur exceptionnelle. 

Le livre de poche, 168 pages, 2013

Prix Biblioblog du roman 2009

La découverte de Proust...

« Ce soir-là, contrairement à mes habitudes, je file dans ma chambre sans tarder. Je ferme les volets, allume ma lampe magique, plongeant la pièce dans une ambiance bleutée et irréelle, presque aquatique. Confortablement installé dans mon lit, calé contre mes oreillers, j'ouvre le tiroir de ma table de chevet et saisis le livre. Je le contemple, fasciné, en caresse la couverture pâle, douce comme la peau. Je l'ouvre et plonge mon nez au cœur des pages qui enferment encore son parfum. Maintenant, oui, je sais à quoi ressemble l'odeur de l'iris.

Puis je le feuillette au hasard, intrigué par la typographie dense. Un frisson me parcourt. Ce n'est pas un livre, c'est son livre. Ce ne sont pas que des phrases, ce sont les phrases qu'elle a lues, son regard les a parcourues, sa bouche les a prononcées. Ces lignes pleines et serrées, je ne cherche même pas à en percer le sens. Je sais avec certitude qu'elles renferment ce qui lui plaît. Je sens que j'ai sous les yeux la clef qui me permettra, enfin, de pénétrer dans le monde mystérieux des femmes. C'est vertigineux. Mon regard se trouve absorbé par ces longues phrases et je me laisse emporter par leur courant sinueux, grisé par tous ces mots inconnus qu'elles charrient. »