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Savoir-faire - Maison Bonnet, où l'écaille de caret joue les princesses

Publié le 03 mai 2013 par Fabricegil @thenewreporter

Savoir-faire - Maison Bonnet, où l'écaille de caret joue les princesses… la polémique autour de la fabrication des lunettes d’Audrey Pulvar et de leur prix, la maison Bonnet s'en serait bien passée. Mais pour ce spécialiste français de l'écaille de tortue et du sur-mesure, qui nourrit le projet de se démocratiser, c'est l'occasion de faire valoir ses arguments. "Ce n'est pas 12.000, ni €15.000 !", dément Franck Bonnet, allusion aux chiffres avancés concernant les montures de l'ex-compagne du ministre du redressement productif. "Pour des lunettes de ce type, qui requièrent en moyenne 12 grammes d'écailles, le montant varie de 3.500 à €30.000". Dans le cas de la jolie dirlot des Inrocks "on est plutôt autour de €5.000", assure le représentant de la quatrième génération de lunetiers, qui travaille toujours sur mesure et à la main."C'est très coûteux mais pas cher pour du sur-mesure, assure Monsieur Bonnet. L'artisanat d'art est chronophage. Vous passez un temps fou sur une lunette que vous pouvez refaire entièrement, deux, trois ou cinq fois si cela ne va pas". Après la prise de mensurations multiples du visage suivent d'autres étapes de fabrication manuelles comme le façonnage et le polissage. En 2007, la maison s'est vu décerner le label Entreprisedu patrimoine vivant.
Pour Franck Bonnet, si -l'artisanat est le prochain luxe-, le lunetier se refuse à toute forme d'élitisme pour autant. Même si parmi ses clients figurent plusieurs personnalités, notamment l'ancien président Jacques Chirac. Son objectif est de démocratiser le savoir-faire maison. Aujourd'hui, les acheteurs sont essentiellement esthètes, pour qui le style prime sur la mode.

Savoir-faire - Maison Bonnet, où l'écaille de caret joue les princesses

Paire de lunettes coque en écaille jaspée 
modèle Onassis / Maison Bonnet

Alors que depuis son arrière-grand père Alfred, l'écaille était le seul support, Franck, 41 ans, raconte avoir dit un jour à son père : "Tu es le dernier écailliste, le dernier lunetier main. Si on pouvait utiliser ce savoir-faire sur des matériaux plus accessibles, peut-être que je pourrais continuer à vivre de ce métier ?
L'écailliste travaille en effet sur ses propres stocks, puisque la tortue est protégée par la convention de Washington. A partir des années 2008, la corne de buffle fait son arrivée, abaissant le prix moyen pour une monture entre 1.200 et €1.500 puis l'acétate (ou plastique) pour un budget oscillant entre 850 et €1.150 euros. Mais toujours, sur mesure et fait-main.
La maison Bonnet fabrique aujourd'hui quelque huit cents paires de lunettes par an contre cent avant la diversification des matières. Elle emploie une dizaine de personnes dans l'atelier de Sens (Yonne) où travaille le père de Franck, Christian, élevé au rang de maître d'art en 2000. Dans l'atelier-boutique de Paris, tout proche du Palais-Royal, œuvre aussi le frère de Franck, Steven. La deuxième grande étape vers des prix plus accessibles devrait bientôt être franchie avec son souhait de proposer de la "demi-mesure", grâce à des modèles déjà existants en différentes tailles et couleurs mais aussi des délais d'attente réduits. Actuellement, pour une monture en écaille, il faut compter quatre mois d'attente en moyenne.Fabrice Gil
Maison BonnetPassage des deux pavillons5 rue des Petits Champs75001 Parist/+33 1 42 96 46 35www.maisonbonnet.com
La Maison Bonnet est ouverte du mardi au samedi de 11h à 19h. Il est néanmoins recommandé de prendre rendez-vous avant de s'y rendre, afin d’y être reçu avec les plus grands égards.

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