Présenté par l’Islande pour l’Oscar du meilleur film étranger (mais non retenu dans la sélection), Survivre raconte l’histoire vraie d’un naufragé qui trouva la force de nager 7 heures durant dans l’eau glacée. Au-delà du fait divers, le film peine à trouver quelque chose à dire sur l’exploit qu’il relate. Limitée à une sage description des événements, l’aventure n’a que peu d’intérêts.
Synopsis : Hiver 1984, un chalutier sombre au large des cotes islandaises. Les membres de l’équipage périssent tous en quelques minutes. Tous sauf un.
Le problème, c’est qu’aucune des parties n’a véritablement d’enjeu, puisqu’on sait toujours où elles nous mènent. Quand les marins se préparent au départ, on attend le naufrage. Quand Gulli essaie de survivre, on sait qu’il va s’en sortir. Et quand les curieux et les scientifiques s’emparent de son miracle, alors on attend qu’il rentre chez lui et retrouve sa vie.
Le récit manque de rebondissements et de sinuosités, il semble que tout soit déjà écrit d’avance. Le film de Baltasar Kormakur ressemble plus à un document-hommage qu’à une œuvre de fiction sur le sujet. Le mimétisme semble interdire les partis pris, la volonté d’être juste avant tout empêche le film d’aller plus loin que les faits.
On suit les aventures de Gulli avec attention mais sans excitation. L’histoire manque de relief, d’émotion, de pistes de réflexion. Finalement, ce n’est même pas la volonté farouche de l’homme qui lui a permis de survivre, mais avant tout le fait que son corps présentait des caractéristiques exceptionnelles. Conclusion étrange et pas franchement enthousiasmante.
Note : 3/10
Survivre (titre original : Djúpid)
Un film de Baltasar Kormákur avec Ólafur Darri Ólafsson et Jóhann G. Jóhannsson
Drame – Islande – 1h33 – Sorti le 24 avril 2013