Il y a peu, on s'intéressait aux façons particulières qu'avait la presse chinoise de traiter des "malheureux" évènements qui avaient entourés le passage de la flamme olympique dans les rues de notre capitale en ne manquant pas de préciser le caractère au combien orienté des discours et des images proposées.
Si dans un premier temps ainsi que dans une majorité de cas, la presse s'était fait le relais d'une journée chaleureuse, émaillée de sourire publicitaire Colgate(TM), un autre corps journalistique avait à contrario saisi les pires instants de barbarie pro-tibétaine et mis le doigt sur l'incapacité totale ( il s'agissait pour certains médias chinois d'une incapacité volontaire) dont avait fait preuve la police française.
Depuis quelques jours un vent de colère et de boycott souffle sur la Chine et dans l'esprit de nombreux chinois.
Une colère que l'on alimente à grand coup de photographies et d'images extraites des principaux médias étrangers. Premier visé, CNN le géant américain a ainsi fait l'objet de vives conspuassions de la part des internautes chinois. Une remise en cause de la vision de certains médias occidentaux qui a finalement poussé à la création d'un site anti-cnn, au sein duquel sont décryptés les informations venues du monde entier et traitant du sujet tibétain.
Une volonté (objective?) de rééquilibrer l'information qui laisse pourtant aujourd'hui la place à de véritables insurrections blogosphériques chinoises empreintes d'un nationalisme acerbe aux parfums inquiétants de haine inavouée.
Sur le web chinois on se lâche, on poste des vidéos qui exaltent la grandeur nationale, exhortent la diaspora chinoise à redresser la tête,...
On présente les émeutes tibétaines comme le résultat d'une haine sourde à l'encontre du peuple de Chine, comme de véritables actions anti-chinoises injustifiées et orchestrées de prêt par le belliqueux dalaï-lama...
Au delà de la montée du "nationalisme numérique", la menace de boycott plane au dessus de nos multinationales françaises, toujours par le biais d'internet qui dans certains cas peut bien faire les joies propagandistes du gouvernement de Pékin.
Un gouvernement qui se satisfait des initiatives individuelles d'internautes patriotes et qui, sans véritablement les reprendre ne juge bizarement pas nécessaire d'intervenir dans la modération de certains propos.
Une position particulière de la Chine officielle sur le web, surtout lorsque l'on sait à quel point par le passé, cette dernière à pris au sèrieux son rôle de "modérateur de la liberté".