Source : Rds.ca
À la veille du lancement des hostilités face aux Sénateurs d’Ottawa, Michel Therrien a refusé d’embarquer dans le jeu de son vis-à-vis Paul MacLean qui identifie les Canadiens comme les favoris dans cette série.
«On ne ressent pas la pression, on veut l’imposer», a plutôt habilement répliqué Therrien quand il a été questionné à deux occasions sur ce sujet.
En cette dernière journée, on avait l’impression de voir les derniers grains de sable s’égrener dans le sablier parce que la confrontation approche enfin à grands pas.
Le Canadien a procédé à son dernier entraînement avant d’arriver à la journée tant attendue du premier match et comme ce fut le cas depuis lundi, les exercices sur les unités spéciales ont été au cœur de l’échauffement.
«Tous les détails sont importants et c’est définitivement le cas pour ceux sur les unités spéciales. On doit avoir une bonne exécution et on a accordé une grande attention à cela», a confirmé l’entraîneur.
Therrien et ses adjoints procéderont à la finalisation de ce qu’ils ont comparé à un petit camp d’entraînement au cours des prochaines heures et il a utilisé une image intéressante pour exprimer l’état d’esprit de son clan.
«Quand tu es étudiant et que tu as fait tes travaux toute la semaine, tu as hâte à l’examen du vendredi. Mais si tu as triché pendant quelques jours, ça te tente un peu moins… Je peux vous dire une chose, nous avons fait nos devoirs», a-t-il évoqué avec le sourire.
Cependant, le moment de l’examen peut s’avérer plus stressant pour ceux qui vivent cette expérience pour la première fois. Du côté du Tricolore, Max Pacioretty, Raphael Diaz, Brendan Gallagher, Alex Galchenyuk et Jarred Tinordi se retrouvent dans ce groupe.
Les cinq néophytes ont eu la chance de converser avec leur entraîneur à propos de cette source d’excitation.
Une belle bataille entre les deux entraîneurs
«J’ai parlé à ces joueurs parce que c’est important de connaître leurs sentiments. Pour moi, ils ne doivent pas ressentir de pression, mais plutôt l’imposer sur l’adversaire. C’est ma façon de voir les choses», a martelé Therrien.
«Il y a une chose que j’aime particulièrement au sujet des recrues, ils ont progressé tout au long de l’année même si ça devenait plus exigeant.»
Le désir peut être au rendez-vous, mais l’exécution doit aussi y être pour obtenir sa note de passage. C’est justement cet aspect qui a manqué au Canadien quand il a traversé un creux de vague en fin de calendrier.
«C’était vraiment l’exécution le problème. Parfois, je me grattais la tête et je me disais que ce n’était pas ce que je leur avais montré», a révélé Therrien qui peut maintenant en rire.
«Cette période nous a permis de faire comprendre encore plus aux joueurs l’importance d’être sur la même longueur d’onde pour ne pas devenir vulnérable.»
Un apport plus significatif du quatrième trio?
À moins d’un revirement de situation, Jeff Halpern et Colby Armstrong n’enfileront pas leur uniforme pour la partie numéro un de la confrontation. Ryan White serait donc envoyé dans la mêlée en étant jumelé à Brandon Prust et Travis Moen.
Inutile de revenir sur tous les accrocs vécus par White pendant le calendrier écourté, mais ce dernier est d’avis qu’il a retenu les leçons.
«Je sais ce que Michel attend de moi et nous avons eu la chance de discuter plusieurs fois cette saison. C’est agréable de compter sur un entraîneur avec lequel on peut parler. Évidemment, j’ai eu des hauts et des bas cette année ce qui m’a permis de beaucoup apprendre», a raconté White avec assurance.
L'importance de compter sur un bon 4e trio
«J'ai franchi la limite à quelques occasions cette saison, mais je ne veux pas changer mon style. Je dois surtout demeurer plus concentré dans les matchs pour ne pas aller trop loin tout en demeurant émotif», a enchaîné White qui était heureux de ne pas avoir été relégué aux oubliettes à la suite de sa suspension.
Le robuste attaquant sera sans doute heureux de savoir que son entraîneur a émis des commentaires positifs à son sujet contrairement au disque entendu cette année.
«J’ai beaucoup aimé sa façon de jouer dans les derniers matchs. On sait tous que l’intensité est très élevée en séries et son style cadre bien avec ce contexte. De plus, quand on décide de placer un joueur dans notre formation, c’est pour l’utiliser. Notre équipe est plus efficace en employant ses quatre trios parce qu’on conserve notre intensité», a dévoilé Therrien.
Tout comme White, Moen aurait pu se retrouver au purgatoire après avoir été laissé de côté. Le gagnant de la coupe Stanley avec les Ducks d’Anaheim a cependant mérité une autre chance.
« On a aussi des Chris Neil de notre côté »
«On lui a envoyé un message et il a très bien réagi. J’ai vraiment aimé son intensité à Toronto alors que nous avions besoin de cela», a reconnu Therrien.
En 2007, il avait joué un rôle crucial dans la conquête de la coupe sur un trio avec Samuel Pahlsson et Rob Niedermayer. Il espère que son expérience sera utile pour ses jeunes coéquipiers.
«L’expérience peut jouer un rôle immense et ça devient encore plus important en prolongation. Je me souviens de mes premières expériences quand j’étais plus jeune et j’avais l’impression de marcher sur des œufs pour ne pas commettre l’erreur fatale», a confié l’athlète de 31 ans.
Les éliminatoires permettent souvent de mettre en valeur ces joueurs de soutien et ceux du Canadien espèrent confirmer cette tendance. Ceci dit, leur travail ne sera pas de tout repos face aux adversaires les plus imposants des Sens comme Chris Neil.
«Je crois que ça peut être le cas. Parfois en séries, les petits gestes effectués par le quatrième trio prennent plus d’importance. C’est une nouvelle saison et vous avez pu remarquer dans les premiers matchs mardi soir que ce ne fut pas (Jonathan) Toews ou (Patrick) Kane qui ont été les héros. Dans le fond, ça n’importe pu qui contribue et marque les buts. Il faut faire attention à tous les détails en séries et la quatrième unité peut y arriver », a mentionné White en visant juste.