13 % des femmes françaises en âge de procréer ont une concentration de PCB totaux supérieure aux seuils critiques définis par l’Anses. Des taux d’imprégnation « parmi les plus élevés en référence à des pays comparables », pour plusieurs substances chimiques dont les pesticides organochlorés, organophosphorés et pyréthrinoïdes et les PCB. Ce nouveau bilan de l’Institut de veille sanitaire qui a évalué l’exposition française par dosage dans le sang ou l’urine, appelle, malgré l’efficacité des mesures d’interdiction et de restriction d’usage, à une réglementation et à une prévention des expositions via l’alimentation plus rigoureuses.
Ce bilan présente, à partir d’un échantillon d’environ 400 personnes âgées de 18 à 74 ans, l’Exposition de la population française aux pesticides et aux polychlorobiphényles non dioxin-like (PCB-NDL). Les "pesticides" comprennent l’ensemble des substances ou produits qui éliminent des organismes considérés comme nuisibles, dont les produits phytopharmaceutiques, les biocides et certains médicaments à usage vétérinaire et humain pour lutter contre les ectoparasites. L’étude couvre 3 familles d’insecticides, les organochlorés, dont la plupart sont interdits aujourd’hui mais persistants dans l’environnement et dans l’organisme, les organophosphorés et les pyréthrinoïdes, encore utilisés aujourd’hui.
Les pyréthrinoïdes, les insecticides les plus utilisés dans le traitement des cultures et dans les applications domestiques, montrent des concentrations pour la population française plus élevées que celles observées en Allemagne, au Canada ou aux Etats-Unis. L’utilisation domestique de pesticides est également en cause dans ces niveaux d’imprégnation (Voir tableau ci-contre).
· Quant aux PCB, si en 20 ans, la concentration sanguine moyenne de PCB a été divisée par 3 en France, l’imprégnation est rémanente. Si moins de 1 % des adultes ont une concentration de PCB totaux supérieure aux seuils critiques définis par l’Anses, cela reste le cas de 13 % des femmes en âge de procréer. Et si les concentrations sériques de PCB observées dans la population française sont du même ordre de grandeur que celles d’autres pays d’Europe, elles restent environ 5 fois plus élevées qu’aux Etats-Unis. En cause un contexte réglementaire et des comportements alimentaires (consommation moindre de poisson aux USA) moins rigoureux ou prudents. Les PCB s’accumulent dans l’organisme et surtout via la consommation de produits d’origine animale, de la pêche, de viande et de produits laitiers. Cette augmentation de l’imprégnation est toutefois moindre que celle constatée avec l’âge.
Source : InVS Exposition de la population française aux substances chimiques de l’environnement :
Tome 1 – Présentation générale de l’étude – Métaux et métalloïdes
Tome 2 – Polychlorobiphényles (PCB-NDL) / Pesticides