Ou du moins, la foi consolide-t-elle, d’une certaine façon, la santé mentale et réduit-elle ainsi les symptômes de dépression ? Cette question de fond, des chercheurs de la Harvard Medical School se la sont posée et publient leurs conclusions dans l’édition du 25 avril du Journal of Affective Disorders. Sans surprise, peut-on dire, la foi en un dieu est associée à une réduction des symptômes de dépression et, en cas de traitement, à une meilleure réponse en cas de traitement.
Cette étude de cohorte prospective, américaine, est l’une des rares à porter sur le lien entre la croyance en Dieu ou en un dieu et l’équilibre en santé mentale et démontre une association –et non la relation- entre la croyance en Dieu et un risque réduit de symptômes de dépression. Ses auteurs rapportent que de précédentes études ont déjà suggéré que des croyances spirituelles ou religieuses peuvent agir comme un tampon face à plusieurs troubles de santé mentale, comme la dépression et l’automutilation. Mais d’autres études encore ont suggéré le contraire. Ici, l’étude a été menée auprès de 159 patients âgés de 34 ans en moyenne, en traitement de jour dans un hôpital psychiatrique américain pour symptômes graves de troubles de santé mentale, 60% avec dépression majeure, 12% avec trouble bipolaire et 28% avec d’autres troubles dont l’anxiété.
« Dans quelle mesure croyez-vous en Dieu? », la réponse à cette question, sur une échelle de cinq points allant de « pas du tout » à « très », a permis aux chercheurs de mesurer la croyance religieuse des participants suivis ensuite sur une année pour évaluer leur réponse au traitement, le niveau de réduction des symptômes de dépression au cours du traitement, leur bien-être psychologique global, les éventuels comportements d’automutilation. Les facteurs de confusion comme l’âge et le sexe, mais aussi leur confiance dans leur traitement, la capacité de contrôle émotionnel, ou le soutien ressenti de la part de leur communauté spirituelle ou religieuse, ont également été pris en compte.
Les chercheurs constatent que,
· la croyance en un dieu est significativement plus élevée chez les patients ayant bien répondu au traitement et est associée à une plus grande réduction des symptômes de dépression et des comportements d’automutilation, un gain plus important en bien-être psychologique au cours du traitement.
· le type de religion n’a aucune influence sur ces résultats,
· aucun des autres facteurs pris en compte ne modifie de façon significative la relation entre la croyance et le bien-être psychologique.
La croyance en un dieu, quelle que soit l’appartenance religieuse, est associée à une réduction des symptômes de dépression, à de meilleurs résultats en cas de traitement et à un niveau de bien-être psychologique, généralement plus élevé. Toutefois, l’étude ne précise pas quels sont les aspects de la croyance ou de la pratique religieuse qui expliquent cette association.
Source: Journal of Affective Disorders online 25 April 2013 doi.org/10.1016/j.jad.2012.08.030
A test of faith in God and treatment: The relationship of belief in God to psychiatric treatment outcomes.