Fiscalité : T. Fabius dans la tourmente, laxisme de Bercy ?

Publié le 02 mai 2013 par Lecriducontribuable

Certains faits, comme la mansuétude dont Thomas Fabius, le fils du ministre des affaires étrangère aurait bénéficié, font craindre la sélectivité des contrôles depuis que Bercy a été repeint en rose. L’Etat est-il en train de s’engager dans une vendetta fiscale ? 

C’est un nouveau pavé dans la mare socialiste. Ou plutôt une pierre de taille puisque l’affaire dévoilée par Le Point concerne l’appartement de Thomas Fabius, le fils du ministre des affaires étrangères.

Selon l’hebdomadaire, ce jeune-homme, déjà condamné en 2011 à 15 000 euros d’amende, dont 10 000 avec sursis, pour « abus de confiance », possède un logement parisien de 280 m2 et d’une valeur de 7 millions d’euros. Il s’agit de l’appartement du cinéaste  Claude Zidi, mort en juin 2012.

Même si la déclaration qu’il a fournit ne tient pas compte de ses œuvres d’art, le patrimoine de Laurent Fabius, 67 ans, est évalué à 6,07 millions d’euros. A 31 ans, sans emploi, son fils Thomas est déjà donc plus riche que lui !

Il aurait financé l’achat de cet appartement grâce à un emprunt bancaire obtenu avec l’appui d’une « mystérieuse » garantie. Des « des gains de jeu » sont aussi évoqués.

Thomas Fabius ne payant pas d’IR, cette acquisition aurait dû attirer l’attention des services de Bercy. Mais, rien. Rideau : malgré un signalement de Tracfin, aucune enquête n’a été lancée contre le rejeton de l’ancien Premier ministre, s’étonne l’hebdomadaire.

Si elle se confirme, la cécité dont a profité Thomas Fabius va relancer les commentaires sur la sélectivité des contrôles engagés depuis que Pierre Moscovici a pris les commandes du ministère des finances.

Cette tentation n’est pas nouvelle : lorsqu’il était ministre du budget (1992), sous François Mitterrand, Michel Charasse avait publiquement menacé les « opposants » de réprimande fiscale.

Aujourd’hui, tout se passe comme si ses services déployaient davantage de vélocité quand il s’agit de coincer des personnalités de droite, comme ces « cons » placardés sur le mur du Syndicat de la Magistrature, que les tripatouilleurs de la gauche caviar.

Dès qu’une « affaire » impliquant un socialiste sort dans les médias, un tribun de droite est mis en cause avec une simultanéité troublante.

Alors que le dossier Cahuzac bat son plein, c’est Nicolas Sarkozy qui se retrouve en examen dans le cadre de l’affaire Bettencourt.

Le nom du fils de Laurent Fabius apparaît dans la presse. Celui de Claude Guéant sort aussitôt ailleurs.

Avant la dernière présidentielle, Eric Woerth a été mis en cause pour la vente de l’Hippodrome de Compiègne. Quelques mois auparavant l’affaire Guérini prenait de l’importance.

Vendetta fiscale ? 

Certes les élus de droite ne sont pas tous des petits saints. Près une soixantaine d’entre eux ont été inquiétés par la justice depuis le début des années 2000.

Mais la gauche n’est pas ne reste. Elle a même fait mieux avec une centaine de représentants incriminés. DSK, Jérôme Cahuzac et Sylvie Andrieux, député PS des Bouches du Rhône, figurent parmi les dernières recrues.

François Hollande a promis de moraliser la vie publique. Qu’il commence par balayer le pas de sa porte. Les rumeurs s’accumulent autour de sa situation fiscale et de celle Valérie Trierweiler, sa compagne officielle.

Font-ils ISF commun ? Sont-ils même soumis à l’ISF ? Qu’en est-il de leurs revenus ? Défiscalisent-ils ? Le patrimoine respectif des 2 concubins, et celui de leurs enfants mineurs (50% si la garde est partagée) est-il suffisant pour atteindre le 1,3 M€ déclenchant le couperet de l’ISF ?

Les avantages dont dispose Madame Trierweiler (cabinet de 6 personnes, avantages matériels) sont-ils justifiés ?

Que le président profite de la conférence de presse qu’il donnera le 16 mai prochain pour répondre à ces questions !

Qu’il demande aussi à la Haute autorité du patrimoine d’estimer le magot accumulé par certains de ses ministres  sous forme œuvres d’art – non assujetties à l’iSF – pour produire une image plus réaliste de leur patrimoine.

Qu’il examine le régime matrimonial des élus pour vérifier si certaines séparations de biens récentes ne joutent pas le rôle d’un coupe feu.

Quant à choisir le voyeurisme que le PS s’occupe un peu de siens et qu’il fiche la paix à ces entreprises, à ces professions libérales, à ces particuliers auxquels 18 Mds€ de redressements ont été réclamés en 2012 !

Jean Tokaï.

Articles similaires :