Éditions Arléa (2005)
Elle a quatre ans et vit à Paris avec sa mère, pendant la seconde guerre mondiale. Elle se nomme France mais tout le monde l’appelle la petite. Sauf son père, prisonnier de guerre en Allemagne, qui avait choisi son prénom. La petite ne se souvient pas de lui, elle vit, heureuse et insouciante et voue un amour exclusif à sa mère, qui ne lui impose guère de limites. Lorsque le père revientà la fin de la guerre, la vie de France est bouleversée, sa mère n’est plus toute à elle et le père veut remettre de l’ordre dans la maisonnée. Les relations entre le père et la fille sont difficiles dans les premiers temps, puis s’apaisent.L’affection grandit entre les deux, France gagne en confiance et finit par partager avec son père un secret qu’elle gardait au fond d’elle. Un secret qu’elle n’a jamais vraiment bien compris, dont elle n’imagine pas l’impact, et qui, une fois connu du père, va bouleverser leur existence à tous.
C’est un roman que j’ai beaucoup aimé et qui est semble-t-il, inspiré par le vécu de l’auteur. Bien qu’écrit à la troisième personne, le texte porte la voix de l’enfant, sa perception de la guerre et son incompréhension des mystères des adultes. Après une vie insouciante au côté de sa mère et de sa grand-mère, la petite voit son univers perturbé par le retour du père. Ses sentiments pour sa mère évoluent, de l’amour inconditionnel à la jalousie et à la colère. Face à l’attention du père, s’installe une sorte de rivalité entre elles. Et puis l’enfant trouve un interlocuteur prêt à l’écouter lorsqu’elle raconte son secret alors que la mère et la grand-mère ont toujours été dans le déni et ont laissé l’enfant face à ses questions et ses angoisses. Mais la vérité n’est pas toujours bonne à dire et la vie de la petite en sera définitivement affectée.
C'est Sylire qui m'a donné envie de découvrir Marie Sizun dans ce billet.D'autres avis sur ce livre chez Antigone, Stephie et Pimprenelle.