Synopsis : (attention aux spoilers dans le synopsis)Adrian et sa petite amie Bélen sont jeunes et très amoureux. Mais lorsque Bélen commence à douter de la fidélité d'Adrian elle décide d’éprouver ses sentiments en lui faisant croire qu’elle a disparu. Elle s’enferme alors dans une pièce secrète de la maison dont elle seule connaît l’existence. Dans sa précipitation, elle oublie la clé à l’extérieur… Piégée derrière un miroir sans tain, elle va assister impuissante à la nouvelle vie d’Adrian sans elle... ou presque. L'avis de Block : La deuxième réalisation du Colombien Andrés Baiz (Satanàs) appelle d'emblée deux importantes mises en garde : 1) si vous souhaitez visioner ce film, épargnez-vous la lecture du synopsis et le visionnage de la bande-annonce, qui spoilent allègrement la première demi-heure... 2) le titre anglais idiot, "Inside" - alors que le titre original "La Cara Oculta", plus équivoque, était parfait - et le visuel du DVD, tentent de faire passer ce film pour ce qu'il n'est pas : un thriller d'épouvante alors qu'il s'agit bien davantage d'un drame paranoïaque à huis clos. Tout ce que vous avez besoin de savoir, c'est que le film s'ouvre sur la disparition de la belle Belén (Clara Lago) et le chagrin de son copain, Adriàn (Quim Gutierrez, qui ne nous étouffe pas par son charisme), lequel se réconforte assez rapidement dans les bras de la non moins belle Fabiana (Martina Garcia) et la ramène chez lui : c'est ici que les ennuis commencent pour celle-ci... Les trente premières minutes, supposées mystérieuses, m'ont paru téléphonées et maladroites : d'abord, évidemment, parce que j'en connaissais l'explication sous-jacente (merci le synopsis) mais aussi car le réalisateur n'est pas à l'aise dans l'exercice consistant à faire naître une tension à partir de rien (n'est pas Hitchcock qui veut). La suite est plus réjouissante : même si le scenario est empesé par un certain moralisme et bien que Andrés Baiz ne témoigne guère d'empathie pour ses personnages, il se montre habile dans l'évocation des relations amoureuses, dans ce qu'elles peuvent avoir de plus sombre et de plus douloureux. Le film ne se veut pas angoissant : la photographie est douce et souvent lumineuse, les plans sont profonds et presque esthétisants, quasiment pas de violence et, pourtant, la noirceur des sentiments est palpable. C'est lorsque le rythme ralentit, lorsque le réalisateur laisse se développer ses personnages - notamment les rôles féminins, tous convaincants : les femmes sont à la fois fortes et ambigues - que le film propose ses meilleurs moments. Inside est donc un bon petit film "du dimanche soir", humble et efficace - parfois même assez beau - qui ne s'oublie pas immédiatement après son visionnage.