Posté par fdesbordes dans : humeurs et deshumeurs existencielles , trackback
Il est parfois des regards si sensibles qu'il ne peuvent que vous plonger dans le puit sans fin d'une âme magnifiée. Un voyage sans retour au delà du perceptible, le franchissement d'un miroir sans teint.
Ces regards sont émouvants dans leur sincérité désarmée, intenses et exempts de toute réalité sociale. Ces regards là, vous voudriez les capter et les figer pour vous en faire un cinémascope géant.
Ouvrir le soupirail de l'âme et toucher du bout des yeux l'extraordinaire intangibilité de l'être.
Hier soir, en apercevant ce regard, l'émotion fut si forte que j'en ai perdu la respiration. Un trou d'air aérien. J'avais frôlé son essence. Et comme un retour de flamme immédiat j'ai goûté son désarroi. Et je fus profondément troublée. Je ne pouvais rien faire, rien changer dans ce bar où les miettes de cacahuètes atterrissent toujours par terre. Je ne pouvais que lui offrir mon feu sacré pour que brillent à nouveau ses yeux...