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suicide littéraire

Publié le 17 avril 2008 par Fred Desbordes

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Commettre son suicide littéraire. Ne plus être libre d'écrire comme on l'entend. Juste sourire et se taire. Ne jamais commettre d'impair. Avancer, envers et contre tout, toujours seul et solitaire. Et personne qui connaît votre calvaire, personne pour deviner ce que vous vous évertuer à cacher. On vous a criblé de balles, on vous a dépecé, bouffé et recraché parce que, sommes toutes, vous avez un gout amer. On a anéantit votre vie et pourtant vous devez faire comme si, comme si tout allait toujours bien.

Ne jamais rien dire. A quoi bon, de toute façon puisque l'image a transcendé la réalité, le personnage d'un roman de gare, narrateur invisible et sensible.

Alors certains jours, si l'auteur était moins lâche, il se pendrait avec le câble éthernet de 15 mètres et tout serait enfin fini. S'effacer une bonne fois pour toute de toutes ces vies où sont semés chaos et doutes. L'auteur. Un double maudit. Devenu malgré lui un monstre de foire qui n'assume pas la virtualité de ses actes. Et derrière l'auteur, l'être qui chuchote dans son désert. Désespéré. Plus de frontières. Le monstre a pénétré bien des coeurs, les recueils posés sur des tables de chevets et l'être qui n'en finit plus de se vider de son sang asphyxié. L'auteur et l'être qui se meurent à petit feu. Feu nourri de l'artillerie lourde. Ne pas vouloir tomber au champ d'honneur pour une guerre sans espoir de bonheur. S'évertuer à vouloir la paix.
Comment en être venu à arracher sa liberté à ce prix insensé ? A payer aussi cher pour tout ce que vous n'avez pas fait ? Et le passé qui tourne en boucle et n'en finit pas de vous briser. Lame de fond et larmes d'abdication.
A quoi bon vous tuer, de toute façon vous êtes déjà mort.


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