mais je suppose qu’un homme et une femme
un beau jour s’aiment,
puis ils restent peu à peu seuls,
quelque chose dans leur cœur leur indique qu’ils sont seuls,
seuls sur la terre ils se pénètrent,
et ils se tuent l’un l’autre peu à peu.
Tout cela en silence.
Comme la lumière apparaît dans l’œil.
L’amour unit les corps.
En silence ils se remplissent l’un l’autre.
Un de ces jours ils s’éveillent, enlacés;
ils pensent alors tout savoir.
Ils voient qu’ils sont nus et ils savent tout.
(Je n’en suis pas tout à fait sûr. Je le suppose.)
Jaime Sabines (1926-1999) – Horal (1950)