Jason Collins joueur de la NBA vient de faire son coming-out. Une information relayée en grande partie sur la toile car c’est le premier joueur américain en activité à révéler son homosexualité. Un coming-out. Un mot que nous connaissons tous finalement depuis des années. Mais je me suis toujours interrogé sur les facteurs qui déclenchent cette volonté de donner cette information publique. La pression, les rumeurs, les « ouais il est homo lui ! », ou les « tu sais Collins il paraît que… enfin tu vois », sont-ils si violents pour un jour en informer la presse ? Certainement.
Mais j’ai toujours un goût amer. La cause homosexuelle a évolué depuis des années, et heureusement, mais ce grand bruit, cette information, cette décision de rendre publique sa sexualité n’est-elle pas une façon de stigmatiser une nouvelle les homos. A-t-on vraiment ce besoin de ranger les gens dans des cases, balancer des étiquettes sur la tronche des gens, se conformer, devenir transparent jusqu'à sa sexualité ? Et le coming-ou hétéro il est pour quand alors ?
Je crois qu’à force d’évoluer dans cette société, à vouloir cette transparence à tout prix, nous finissons par éliminer ce qui nous constitue, ce qui sommeille en chacun de nous, notre part d’ombre, notre mystère. Et si pour une fois nous fermions tous nos grandes gueules sur ce que nous sommes, juste pour pouvoir mieux se regarder dans le miroir, se foutre une bonne fois pour toute de ce qui se passe chez l’autre, s’intéresser à ce que nous sommes et non plus à ce que nous nous destinons.
Collins est un joueur noir américain de la NBA, le reste c’est son histoire, sa vie, sa liberté.