Petit bilan après le dernier article qui date de l'été dernier. Qu'est ce qui a changé chez les européens ? Pas grand chose. On parle de rivalité entre la France et l'Allemagne dont les objectifs sont loin de converger, l'Italie a frôlé la catastrophe politique et s'est dotée d'un gouvernement d'union nationale très fragile, pendant que la Grande-Bretagne semble toujours plus proche d'une rupture politique avec l'Union. L'Espagne frôle sans cesse l'explosion sociale avec un chômage astronomique (plus de 27%). L'idée d'une réponse européenne au problème structurel de notre économie commence à faire son chemin, mais elle peine à s'imposer. Plus on attend, plus la question de l'Europe se transforme en question de survie du modèle occidentale, et pourtant nos dirigeants semblent déconnectés du monde réel et n'appréhendent l'économie que comme un choix binaire entre la rigueur ou l'absence de rigueur. La vérité est que personne n'a de solution macroéconomique simple à mettre en oeuvre et que les hommes politiques se raccrochent aux seules rengaines qu'ils connaissent. D'aucuns disent qu'un peu de sérieux budgétaire nous permettra de redresser la barre, tandis que d'autre insistent lourdement sur la fiscalité du travail en affirmant que nos difficultés viennent toutes des taxes ... Faut-il qu'une catastrophe sociale ou écologique s'abatte sur nous pour que nous nous disposions enfin à bâtir quelque chose de nouveau ?
Personnellement, je pense qu'on n'est pas prêt d'assister à une réponse coordonnée des européens face à cette situation. Et donc oui, il ne nous reste plus que nos yeux pour pleurer. L'image que donne le continent à l'international est bien pathétique. Prenez l'exemple suivant. La France est le pays des droits de l'homme, à vocation "universelle". Lors des visites officielles, on commence par gronder la Chine vis à vis de ses pratiques douteuses en matière des droits de l'homme, ce qui est louable. Quelques instants après il s'agit de négocier des gros contrats avec eux. On passe de la morale universelle à la mendicité industrielle en quelques instants. Quelle belle image ! Nous offrons un tapis rouge à la Chine pour qu'elle assume sa domination mondiale, et honnêtement pourquoi le regretter ? Nous sommes paralysés politiquement, impuissants économiquement et nous continuons à donner des leçons. Vive l'avènement de la Chine!