Les imprimantes 3D, quelque chose qui pouvait paraître fou il y a encore quelques années, mais dont on entend de plus en plus parler. De quoi s’agit-il et quand pourra-t-on en avoir sur son bureau ? Scientigeek en parle.
Comment ca marche ?
Imprimantes 3D, tout semble être dit pour expliquer le concept. Et pourtant, cela parait tellement fantastique qu’on a du mal y croire. Mais si, c’est bien le cas : il s’agit bien d’une machine qui est capable de concevoir un objet, à partir d’un plan donné en 3 dimensions.
Il existe pour cela différentes techniques, mais toutes reposent sur le même principe : le dépôt d’une fine couche de produit pour une construction en « couche par couche », jusqu’à donner un objet complet. La plupart de ces techniques peuvent être regroupées sous le terme d’ALM (Additive Layer Manufactering).
Deux types de processus semblent tout de même se faire face : le premier consiste à véritablement faire fondre une résine à l’aide d’une buse à très haute température et attendre que celle-ci se durcisse en refroidissant, c’est le cas du FDM (Fused Deposition Modeling) ou du MJM (Modelage a Jets Multiples). La seconde consiste à faire durcir des résines spéciales à l’aide d’un faisceau laser Ultra-Violet, c’est le cas de la stéréolithographie ou du SLS (Selective Laser Sintering). Le faisceau dessine et la résine polymérise sur son passage.
Et si vous avez l’impression que je parle une autre langue, je vous propose cette petite vidéo de chez MakerBot pour bien comprendre le principe :
Cliquer ici pour voir la vidéo.
(la vidéo est mise en accélérée)
Le système de couche par couche n’a pas que des avantages. C’est effectivement lui qui va permettre de discriminer une bonne imprimante d’une mauvaise, puisqu’il détermine la résolution du produit fini. En effet, le problème d’une imprimante 3D est bien là : si vous lui demandez de faire une surface lisse, celle-ci peut plus ou moins ressembler à un panier tressée en fonction de l’épaisseur des couches de résines. Des techniques utilisant des produits chimiques existent afin de lisser les surfaces. Mais ce ne sont pas le genre d’expériences réalisable facilement à la maison.
Pour le moment la technique envahie le monde de l’entreprise car avec la baisse des couts et des temps de production, les bénéfices sont assez rapidement perçus. Il y a de fortes chances qu’elle aide certains particuliers à monter leur commerce. En effet, chacun pourra alors concevoir ses propres produits et parfois même pour des besoins très spécifiques !
Dessine moi un mouton … en 3D
Bien sur, le seul bémol vient du fait qu’il faut faire le dessin … en 3D. Or, bien que nous soyons tous formé, grâce aux cours d’arts plastique du collège, à faire de beaux dessins sur papier (ahem), le dessin 3D est actuellement absent des programmes scolaires. Il faut également trouver un logiciel permettant de réaliser de tels dessins et là encore, petit problème, ceux de qualités sont en général payant. Il existe alors quelques logiciels gratuits (tel que Blender, 123D) mais qui demandent du courage et de la patience avant d’acquérir une bonne prise en main.
Mais… ça coûte combien ?
Il n’y a pas de réponse unique à cette question, car comme c’est le cas pour une voiture, tout dépend de ce que vous voulez. Qui plus est, les prix sont largement en baisse d’année en année. Il existe donc des imprimantes 3D qui valent 50 000 euros, mais comme je suppose que ce ne sont pas celles-là qui vous intéressent, je vous dirai que l’entrée de gamme se trouve aux alentours de 500 dollars (voyez la gamme Solidoodle). Il existe aussi de nombreuses marques qui en vendent pour 2000 euros, ce qui semble être le prix pour avoir une bonne machine de particulier. C’est le cas du Replicator 2, de l’Ultimaker, ou Cubify.
Le cubify
Bien sûr, il faut aussi compter la matière première qui descendra plus ou moins vite en fonction de vos créations (plusieurs dizaines d’euros le kilos. Le prix dépend bien sur du plastique utilisé). Par contre si vous voulez la jouer malin, il est également possible d’imprimer (presque entièrement) une nouvelle imprimante 3D à partir de la première, pour peu qu’on puisse dessiner les pièces nécessaires !
Vous pouvez également envoyer vos plans à certaines entreprises qui se spécialisent dans la vente de ce genre de produit. Vous leur envoyez des dessins 3D (en format .stl par exemple) ou même parfois des photos prises sous différents angles de vue et vous recevez votre objet par la poste sous quelques jour contre rémunération (la magie d’internet !). Le prix dépend alors des matériaux utilisés et de la quantité. Il faut d’ailleurs faire attention, car autant de tout petit produits ne vous reviendront pas trop cher, autant de plus gros produits peuvent très facilement dépasser les 100 euros. Si vous voulez opter pour cette dernière solution, on vous conseille la compagnie Française Sculpteo, ou bien SolideXpress ou Shapeways.
Mais pour de vrai ?
D’un point de vue personnel, je ne peux vous parler que de la Repilcator2. Il faut bien avouer que la définition de la machine laisse tout de même à désirer. Il faut également surveiller son travail car il est parfois possible de se retrouver avec des grosses boules de plastiques fondues, qui ne correspondent pas à l’objet désiré. Il faut également compter entre 30min et 1heure pour des pièces de tailles moyennes (5cm par 5cm par 3cm)… Cela dit, les possibilités sont tellement incroyables qu’on lui pardonne tout dès que l’on trouve le précieux entre ses mains.
Une boucle de ceinture Bioshock, si si, c’est possible !
En bon geeks que vous êtes, je suppose que vous allez tout de suite vouloir faire votre katana ou votre propre transmutateur à ondes alphas… eh bien faites donc un tour sur le site de Thingiverse, vous aurez un petit aperçu de tout ce qu’il est possible de faire, sans même avoir à le dessiner. Et il ne faut pas oublier qu’internet regorge de produits élaborés par une communauté qui apprécie partager et cette bibliothèque s’agrandit de jour en jour car l’engouement pour cette nouvelle technologie se fait de plus en plus fort (bah ouais, pour une fois qu’on peut faire du Made In China chez soi…). Il nous faut seulement espérer que les plans de tels produits ne deviennent pas (tous) payant dans un futur proche.
On ne peut que s’extasier en tout cas devant des choses comme ça :
Cliquer ici pour voir la vidéo.
En d’autres termes, je dirai que si vous avez une bonne bande d’amis et que vous souhaitez vous faire plaisir, regroupez-vous et laissez parler votre imagination ! Si vous préférez par contre avoir votre propre machine, je vous conseillerais d’attendre un peu, le temps que les prix baissent et que les machines soient moins « expérimentales ».
Un boitier Borderlands
Et pour la suite ?
On voit fleurir de plus en plus d’infos sur des imprimantes 3D pour réaliser tout et n’importe quoi : nourriture, médicaments, etc. On parle également d’organ printing ou de tissue engineering avec l’idée de recréer des organes ou des tissues en déposant de la même façon des couches de cellules vivantes.
De la même façon qu’internet à révolutionné notre façon de communiquer et de nous informer, l’impression d’objet (dans un sens général) pourrait également apporter une petite révolution au cours des années à venir ! Vous en pensez quoi ?
what ? c’est bien une pipette ? Quelqu’un aime fabriquer des pipettes pour chez lui ?